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SIDOINE APOLLINAIRE LETTRES
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
LIVRE I
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NOTES DU LIVRE I.LETTRE PREMIÈRE.Constantius. Né au Ve siècle, et a Lyon, suivant l'opinion la plus commune, Constantius était ami de Sidonius, qu'il égalait en noblesse, en savoir, en réputation et en vertu. Il devint un homme d'un excellent conseil, et passa pour un des plus beaux esprits de son siècle. Il était doué d'une éloquence si persuasive, que, s'il parlait en public, son avis prévalait toujours.[1] Appliqué sans relâche à la méditation des pages sacrées, il ne négligeait pas les lettres profanes, et chérissait encore tous ceux qui faisaient profession de les cultiver. Ce fut en partie ce qui l'unit si intimement avec Sidonius et quelques autres savants, qui soumettaient volontiers leurs écrits à sa censure. Aussi Constantius avait-il un jugement fin et délicat, pour n'approuver que les choses qui méritaient d'être approuvées ; il n'était toutefois ni moins grave, ni moins solide, et les ouvrages pleins de force lui plaisaient plus qu'une élégance efféminée.[2] Ce fut d'après ses instantes sollicitations que Sidonius recueillit et publia les lettres qu'il avait écrites en diverses occasions. Il les partagea en sept livres qu'il lui dédia, le priant de les retoucher et de les polir ; mais il ne parait pas que Constantius en ait jamais rien fait. Sidonius chargea encore Constantius de publier le viie livre, qu'il avait recueilli à la prière de M. Petronius, célèbre jurisconsulte de la ville d'Arles. A ses vertus et à son savoir, Constantius joignait une rare prudence, se faisait chérir de tout le monde, savait accommoder ses discours au sujet qu'il traitait et se mettre à la portée de ses auditeurs. Il était caressant avec l'enfance, aimable et gai avec la jeunesse, grave et mûr avec les vieillards, sensible jusqu'aux larmes à la vue de l'infortune, mais ferme, mais habile à lui tendre la main. Il se servit avec succès de tous ces talents, pour les affaires des Romains dans les Gaules, pendant les troubles du ve siècle, et surtout en faveur de l'Auvergne. La capitale de la province était désolée par un long siège, par la désertion de presque tous ses habitons, et par la discorde qui y régnait. Voilà que Sidonius, évêque de ces contrées, appelle son ami; Constantius apparaît, malgré son grand âge, et l'ascendant de son mérite calme aussitôt les esprits, ramène le peuple dans la cité, et répare en quelque sorte toutes ces vastes ruines accumulées sous les coups des barbares. Cette conduite admirable valut au prêtre Constantius l'affection publique de toute l'Auvergne, et quand il fut de retour à Lyon, Sidonius lui écrivit au nom de son peuple une lettre de remerciements, que nous avons encore. On ne peut rien ajouter au tableau qu'il y fait de la tendresse et de la bonté de Constantius ; on ne saurait donner une plus haute idée et de son esprit et de son cœur. Cette lettre fait, à elle seule, une grande et belle page de notre histoire nationale. Constantius, qui savait si bien engager les autres à écrire, n'osait écrire lui-même ; il fallut toute l'autorité de son évêque pour lui faire composer la Vie de St. Germain d'Auxerre. Je n'oserais adopter, sans quelque restriction, le magnifique éloge que le moine Hericus, qui florissait au ixe siècle, a fait de cette histoire et de celui qui en est l'auteur. Il en trouve les pensées choisies, les expressions pures et diversifiées ; enfin Constantius, qui était, au jugement d'Hericus, lui savant du premier ordre, a composé cette Vie avec tout l'art, avec toute l'attention possible.[3] Cet éloge, qui doit paraître excessif aujourd'hui que le goût est épuré, ne pouvait sembler tel au ixe siècle. Les ouvrages que l'on publiait alors n'étaient ni aussi sensés, ni aussi latins, ni d'un aussi bon goût que celui de Constantius, et Tillemont n'a pas eu tort de dire, en parlant de Germain d'Auxerre : « Il a cet avantage assez particulier, que sa vie a été écrite par le célèbre prêtre Constance, auteur contemporain, dont la piété, la science et l'éloquence ont reçu de grands éloges. » Cette Vie est estimée de tout le monde, et les plus habiles s'y arrêtent comme à une autorité incontestable, quoiqu'elle n'ait été écrite que quelque temps après le saint, lorsque la mémoire de ses miracles commençait déjà à s'effacer, c'est-à-dire, quarante ans au moins après sa mort, selon Hericus, moine d'Auxerre, ce qui reviendrait à l'an 488. Ce fut sur la demande réitérée de deux grands évêques des Gaules, que Constantius publia la Vie de Germain ; ces deux prélats étaient Patiens, archevêque de Lyon, et son frère Censurius, évêque d'Auxerre. Patiens, qui venait d'élever Constantius au sacerdoce, l'engagea, sollicité d'ailleurs par son frère, à écrire la vie de Germain, qui était en grande vénération à Lyon, où il avait séjourné quelque temps. On s'y souvenait encore des prédications qu'il y avait faites, des prodiges qu'il y avait opérés, lorsqu'il y passa quand il se rendait à Arles pour aller soumettre ses remontrances au préfet du prétoire, Auxiliaris, sur les impôts exorbitants dont le peuple d'Auxerre était accablé. En quittant Lyon pour s'embarquer sur le Rhône, Germain trouva son passage couvert d'une double haie de malades qui l'attendaient avec impatience, afin de recevoir de lui leur guérison. Personne, sans doute, n'était plus capable de rendre à la postérité un compte exact de ces merveilles que Constantius, qui en avait vu une partie dans ses premières années, et qui avait pu facilement apprendre le reste par la voix des témoins oculaires. Nous avons cette histoire dans Surius[4] et dans les Bollandistes[5] qui la divisent en deux livres, d'après tous les manuscrits.[6] Constantius reconnaît qu'il a omis beaucoup de choses pour que son ouvrage ne parût pas trop long;[7] mais, du reste, on s'accorde à louer et l'exactitude et la vérité de ses récits. Quant à sa manière, elle est nette, pure et facile ; ce n'est pas seulement l'histoire ecclésiastique, c'est encore l'histoire profane qui peut demander à ce livre des faits, des détails précieux et de grands secours pour rétablir le commencement de nos annales. Dans le Discours préliminaire[8] de son Histoire critique de la monarchie française, le savant abbé Dubos fait une mention spéciale de l'ouvrage de Constantius, et le parti qu'il sait en tirer lui-même atteste la vérité de ses éloges. C'est, en effet, dans la Vie de St. Germain qu'il prend un chapitre d'une haute importance ; nous le placerons ici en substituant notre version à celle de Dubos. « A. peine Germain était-il de retour de la Grande-Bretagne à Auxerre, qu'une députation du pays Armorique vint demander un nouveau travail au bienheureux prélat. Indigné de la hauteur et de l'orgueil des habitants de cette contrée, le grand Aetius, qui gouvernait la chose publique, avait chargé Eochar, roi des Alains et prince très féroce, de dompter ces présomptueux rebelles, et de soumettre des contrées que le barbare, avide de pillage, convoitait déjà. « A cette nation si belliqueuse, à ce prince adorateur des idoles, on oppose donc un vieillard seul, qui, toutefois, appuyé sur le Christ, est plus puissant et plus fort que ses ennemis. Point de retard ; il se met aussitôt en route, parce que les Alains approchaient. Ils étaient fort avancés déjà, et leurs cavaliers bardés de fer couvraient toutes les routes. Notre évêque pourtant marchait au-devant d'eux, jusqu'à ce qu'il pénétrât vers le roi qui suivait son armée. Il se présente à ce prince qui se hâtait d'avancer, et s'oppose à lui au milieu de ses guerriers innombrables. Par le moyen d'un interprète, il lui adresse d'abord une humble supplication, jette ensuite des paroles sévères à son inflexibilité, puis enfin, saisissant les rênes de son cheval, il arrête là toute l'armée. « Alors ce prince farouche, dominé par le bras de Dieu, sent tout à coup sa colère se changer en des pensées d'admiration ; il s'étonne d'un tel courage, respecte un homme vénérable, et se voit contraint de céder à une force surnaturelle. Cet appareil de guerre, ce mouvement de troupes aboutit donc à une conférence amiable et sans hauteur ; on discute les moyens de mettre en exécution, non pas les volontés du roi, mais celles de l'évêque. Eochar ramène ses troupes dans leurs quartiers, et promet une paix inaltérable, à condition que les Armoriques demanderaient à l'empereur, ou bien à Aetius la confirmation du pardon qu'il venait de leur accorder. Cependant les prières et le mérite de Germain arrêtèrent le prince, firent reculer ses troupes et sauvèrent la province armorique de la dévastation. Lib. II, 62. » « Si le prêtre Constance, poursuit Dubos, avait prévu la perte des livres qu'on avait de son temps et qu'on n'a plus aujourd'hui, il aurait été plus exact dans sa narration. Il nous, aurait dit le temps et le lieu où l'événement dont il parle était arrivé ; et il nous aurait informés du contenu des articles qu'Eochar d'un côté, et St. Germain de l'autre, arrêtèrent alors pour servir de préliminaires au traité de pacification entre l'empereur et les Armoriques. Mais cet auteur, qui comptait sur ces livres, a mieux aimé écrire en panégyriste qu'en historien, et il a évité les détails.[9] » Au ixe siècle, un moine d'Auxerre, Hericus, composa une nouvelle Vie de St. Germain, après avoir traduit en vers le livre de Constantius : on trouve ces deux ouvrages dans le recueil des Bollandistes, au 31 juillet. Assurément, ils n'ont pas le mérite littéraire de la composition du prêtre lyonnais ; mais toutefois on peut affirmer que, pour le siècle où vivait l'auteur, ils sont assez bien écrits. La prose de Hericus vaut peut-être moins que ses vers, et présente un chapitre intéressant pour l'histoire littéraire de notre ville au ve siècle. Revenons à Constantius. — Il fallait qu'il eût un talent bien marqué pour la poésie, puisque le même archevêque qui lui demanda la Vie de St. Germain, lui demanda aussi une inscription en vers pour sa nouvelle église des Maccabées. Après avoir décoré ce temple de tout ce que l'art et la nature avaient de plus précieux, on voulut encore l'embellir avec ce que la poésie pouvait donner alors de plus exquis. Sidonius fut chargé de faire l'inscription pour le frontispice de la basilique. Constantius et Secundinus, qui partageaient avec lui les honneurs de la poésie, furent aussi chargés de deux inscriptions que l'on grava aux deux côtés du maître-autel. Les lettres peuvent regretter que Sidonius, en envoyant son petit ouvrage à son ami Hesperius, ne lui ait pas envoyé en même temps ceux de Constantius et de Secundinus. Ces deux dernières inscriptions qui nous manquent, et qui étaient historiques comme la première, nous auraient instruits de quelque intéressante particularité. Mais Sidonius n'osa pas les envoyer avec la sienne, parce qu'il craignait la comparaison.[10] Nous ferons de ceci l'objet d'un article spécial, quand nous parlerons de l'église des Maccabées. Tillemont[11] et les Bénédictins[12] pensent que le prêtre Constantius est encore auteur de la Vie de St. Just, évêque de Lyon, mort vers l'an 390. Surius nous l'a donnée, dans son recueil, au 2 septembre après en avoir un peu changé le style, comme il l'avoue lui-même. Cette Vie n'offre que peu de faits particuliers ; le style en est grave, majestueux, plein d'élégance, et bien digne de Constantius ; mais, quand on a pesé les fortes preuves que les Bollandistes[13] opposent à Tillemont et aux Bénédictins, il est difficile de croire qu'elle soit sortie de la plume du prêtre lyonnais. On ignore l'époque de sa mort : on croit qu'il vécut au moins jusqu'en 488. Diu praecipis, etc. — Ce début présente une imitation visible de Pline le jeune, Epist. I, i, que Sidonius parait s'être proposé pour modèle, comme il le dit ailleurs, Epist. IV, 22 ; — IX, i, et comme le prouvent les lettres de l'un et de l'autre. Symmachi. — Q. Aurelius Symmachus, vers la fin du ive siècle après J. C., orateur le plus célèbre de son temps, mais dont les discours ont été perdus, à l'exception de ce que Angelo Mai en a retrouvé et publié avec des notes, à Milan, 1815. Ce sont les fragments de huit discours, dont un est adressé à Valentinien, un au sénat ; deux sont adressés à Gratien, et les autres à de simples particuliers. Nous possédons encore de lui un recueil de Lettres en dix livres, qui furent mis en ordre par son fils. Ces lettres attestent une connaissance profonde des affaires ; utiles pour l'intelligence du droit romain et pour l'histoire du temps, elles sont écrites d'un style facile, agréable, simple, autant que le siècle le permettait. La plus fameuse de ces lettres est celle qui traite la question du rétablissement de l'autel de la Victoire. St. Ambroise et Prudence l'ont réfutée. M. de Chateaubriand, dans ses Martyrs, a reproduit admirablement cette lutte du paganisme contre le christianisme. Charpentier, Etudes morales et historiques sur la littérature romaine, p. 300. Paris, Hachette, 1829, in 8°. De M. Tullio silere me. — Sidonius est loin de désapprouver, quoi qu'en disent Pétrarque, Epist. Praefat., et Politien, Epist. I, i, le style épistolaire de Cicéron ; il veut dire seulement que son ambition ne se porte pas jusques à marcher sur les traces d'un homme qui n'a pu avoir un digne imitateur dans Julius Titianus lui-même. C'est, du reste, avec assez de circonspection, que Pétrarque émet d'abord son avis, car il avoue ne pas saisir pleinement le sens de Sidonius. « Nisi forte, dit-il, temerarius ipse sim, qui temerarium illum dicam, dum sales ejus, seu tarditatis meae, seu illius styli obice, seu fortassis (nam unumquodque possibile est) scripturae vitio non satis intelligo. » Mais ensuite sa bile s'enflamme, et il tombe de plus belle sur Sidonius, et fait une longue apologie de Cicéron. — Voy. les Allocutiones Gymnasticae de Vincent Guinisius, jésuite, p. 50 ; Anvers, 1638, in-12. J. Titianus. — Nous ne savons ni en quelle année, ni en quel lieu naquit cet orateur. Sa grande réputation le fit choisir par l'empereur Maximin I pour enseigner l'éloquence latine au prince Maximin son fils. Ce fut, selon toute apparence, en 235, lorsque Maximin parvint à l'empire, que Titianus commença à exercer les fonctions de rhéteur auprès du jeune prince, qui pouvait être alors dans la dix-septième année de son âge. Il ne put les continuer longtemps, le père et le fils ayant été tués, dès l'an 238, devant Aquilée, qu'ils assiégeaient.[14] Il ne laissa pas néanmoins de retirer de ces fonctions l'honneur du consulat, auquel les princes, avant leur mort, l'avaient élevé par reconnaissance. Mais souvent dès lors cette haute dignité était plus de nom que d'effet, comme le dit Ausone en parlant de Titianus même.[15] On ne trouve pas son nom dans les fastes consulaires ; il est donc à présumer qu'il ne fut que consul subrogé. Il s'acquit plus de gloire à gouverner les écoles de Lyon et de Besançon, auxquelles il présidait alternativement. « Sed gloriosus ille, dit Ausone, municipalem scholam apud Vesuntionem Lugdunumque variando, non aetate quidem, sed vilitate consenuit. » Il finit ses jours dans l'exercice de cet emploi, qui, du reste, était bien au-dessous du mérite d'un aussi grand homme, qui s'était vu précepteur d'un César, et consul. Voila pourquoi Ausone se sert de ces expressions : « Vilitate consenuit.[16] » Les services que Titianus rendit à la république des lettres ne se bornèrent pas seulement à instruire un César, et à prendre soin des écoles de deux villes tout à la fois ; il enrichit encore la littérature de divers ouvrages fort estimés, et travailla avec tant de zèle à faire fleurir l'éloquence, qu'il a mérité de partager les éloges accordés aux plus célèbres orateurs de l'antiquité, sous le même rapport. « La rhétorique, dit St. Isidore, de Séville, ayant été inventée par les Grecs, fut établie chez les Latins par les soins de Cicéron, de Quintilien et de Titianus.[17] » Ausone rend aussi témoignage au talent que Titianus avait pour l'éloquence.[18] Voici la liste des ouvrages que l'on sait être sortis de la plume de notre orateur, Mais il ne nous en reste plus rien aujourd'hui : I. Une Chorographie, ou description des provinces de l'empire. Servius, au IVe livre de l'Enéide, cite cet ouvrage. II. Des Lettres, sous le nom de Femmes illustres, où il tachait d'imiter le style de Cicéron ; mais il ne réussit pas, s'il faut en croire notre auteur. Servius[19] nous assure qu'il avait tiré de Virgile tous les titres des sujets qu'il traitait. Il n'y a pas lieu de douter qu'il n'eût pris pour modèle Ovide, qui avait écrit de semblables lettres sous le nom des Héroïnes.[20] Ce fut cette manie de tout imiter qui fit surnommer Titianus le Singe de son temps, selon Capitolin, ou le Singe des orateurs, selon Sidonius. III. Un ouvrage sur l'Agriculture. IV. Nous apprenons d'Ausone que Titianus avait traduit en prose latine des fables écrites dans le genre d'Esope, mais en vers iambiques. En les envoyant à Probus ainsi traduites, avec quelques-uns de ses vers, le poète parle de la sorte, Epist. XVI, p. 483 : Aesopiam trimetriam Quam vertit exili stylo, Pedestre concinnans opus, Fandi Titianus artifex. A la fin de cette lettre, Ausone dit encore : Sed jam ut loquatur Julius, Fandi modum invita accipe Volucripes diametria. Voyez pour de plus amples détails, l’Hist. litt. de la France, tom. I, p. 401-404. Frontonianorum. — M. Cornélius Fronto, célèbre orateur romain, fut un des maîtres de Marc-Aurèle. Ce prince philosophe lui donna le consulat, et lui fit élever, en l'année 161, une statue dans le sénat ; mais il lui a lui-même élevé, dans ses Commentaires, I, § 2, un monument plus durable. « C'est à Fronto, dit-il, que je dois d'avoir su remarquer tout ce que la royauté enferme de jalousie, d'astuces, d'hypocrisie, et combien, en général, il y a peu d'affection dans le cœur de ces hommes qu'ici l’on appelle Nobles. » Eumenius, dans son Panégyrique de l'empereur Constance, chap. XIV, a loué Fronto en des termes qui paraissent fort hyperboliques ; il fait de lui un autre Cicéron. Il ne lui donne pas la seconde place ; à ses yeux ils sont tous deux sur la même ligne, et se partagent l'empire de l'éloquence latine : « Fronto romanae eloquentiae non secundum, sed alterum lumen. » Au reste, ce rival de Cicéron avait, au jugement de Macrobe, Saturnal., V, i, un caractère de style tout opposé à celui du défenseur de Milon et de Marcellus. Cicéron est riche et abondant ; Fronto était sec ; et, par sec, on ne peut pas entendre qu'il était concis ; car, Macrobe distingue la brièveté, la concision de Salluste, de la sécheresse de Fronto. Aulu-Gelle parle plus d'une fois de Fronto, dont il était contemporain, en la société duquel il avait quelque temps vécu. « Dans ma jeunesse, dit-il, XIX, 8, quand les maîtres et les cours publics me laissaient du loisir, j'allais rendre visite à Cornélius Fronto, pour jouir de son langage si pur, de sa conversation nourrie de toutes les bonnes doctrines. Jamais il ne m'est arrivé de le voir et de l'entendre, sans revenir chez moi et plus poli et plus avant. » L'édition princeps des fragments de son traité De differentiis verborum, fut donnée par les soins de J. Parrhasius, dans sa collection des Grammairiens anciens, en 1504. L'ouvrage a été reproduit dans les réimpressions de cette collection et dans les recueils de G. Fabricius, 1569, in-8; de Putschius, 1605, in 4°. Voyez Boissonade, Biogr. univ. Voyez encore l'Hist. litt. de la France, tom. I, p. 282-286. Angelo Mai, d'après les découvertes récentes, a publié divers ouvrages de Fronto, à Milan, 1815, et d'autres encore à Rome, 18s3. En voici les titres : I. Epistolarum ad Antoninum Pium liber unicus. II. Epistolarum ad Marcum Caesarem libri I et II. III. Epistolœ ad L. Verum. IV. Epistolarum ad amicos libri I et II. V. De feriis Alsiensibus. Correspondance entre Marc-Aurèle et Fronto, sur le séjour de ce dernier auprès d'Alsium, en Etrurie. VI. De Nepote amisso. VII. Epistola de Oratiomibus ad M. Antoninum Augustum. VIII. Epistola ad Cœsarem de Eloquentia. — Ces deux derniers ouvrages ont été retrouvés, avec des augmentations, dans le manuscrit découvert par Angelo Mai, au Vatican. IX. Epistola ad Annicum Verum. X. Epistola ad M. Antoninum Augustum, libri I et II. Parmi les fragments on cite : Fragm. de bello Parthico ad M. Antoninum. Lettre de consolation, à ce que l'on croit, sur le revers de la guerre des Partîtes. Ad M. Antoninum principia historiae. Fragments d'un ouvrage où Fronto met en parallèle les campagnes de Trajan et celles de Verus. Laudes fumi et pulveris ; Laudes negligentiœ. Fragments de lettres plaisantes à Marc-Aurèle. Nous avons perdu, ou, du moins, nous ne connaissons pas encore de Fronto : Panegyricus I Antonino Pio dictus, sur la guerre que cet empereur fit contre les Bretons. Panegyricus II. Il remercie Antonin-le-Pieux de ce qu'il l'a élevé au consulat. Oratio pro Demonstrato Petiliano. — Oratio Bithyna. — Invectiva in Pelopem. M. Armand Cassan a publié une bonne et savante traduction des Lettres inédites de Marc-Aurèle et de Fronton. Paris, Levavasseur, 2 vol. in-8°. 1830. « Les ouvrages de Fronto, perdus pendant longtemps, dit M. Charpentier, viennent de se retrouver, mutilés, il est vrai, et incomplets ; la pensée, brisée et obscurcie, n'offre plus que des formes vagues et altérées ; un reste de chaleur est encore au fond de ces membres dispersés, mais la vie s'en est retirée : aussi, tel que nous le possédons, avons-nous peine a trouver cet écrivain égal à sa réputation, que nous croyons sans la comprendre. » Etudes morales et historiques, sur la littérature romaine, p. 348-349. Post lividorum. — Sidonius parle plusieurs fois de ses détracteurs, Epist. III, 14; —IV, 22; — VIII, 1; — IX, 16. Il se loue de ce qu'il ne leur ressemble pas ; IX, 9. LETTRE II.Agricola. — Son nom ne serait point parvenu jusqu'à nous, si deux lettres[21] ne lui eussent été adressées par Sidonius Apollinaris qui avait épousé sa sœur, Papianilla. Il paraît certain qu'Agricola était fils de l'arverne Avitus, qui, après avoir été trois fois préfet du prétoire dans les Gaules, se fit proclamer empereur à Toulouse, en 455; Pernetti, toujours si prodigue d'éloges, nous dit, sans néanmoins produire aucune preuve, qu'Agricola ne dégénéra pas des grandes qualités qui semblaient être attachées à toute la famille de Sidonius. Peut-être même Pernetti se trompe-t-il, quand il fait d'Agricola un lyonnais. Théodoric II, roi des Goths., monta sur le trône en 453, par l'assassinat de Thorismund, son frère. Pour justifier ce crime, il accusa son prédécesseur d'avoir formé le dessein de rompre l'alliance avec les Romains. Thorismund avait puisé dans les conversations d'Avitus, avec le goût des lettres, le désir d'améliorer le sort des peuples qu'il devait gouverner. Théodoric, à son tour, contribua beaucoup, après la mort de Maxime, à faire élire empereur Avitus, et il garantit au nouveau César l'appui des Goths contre ses ennemis. Riciarius, roi des Suèves, voulut profiter des troubles de l'empire pour étendre sa domination sur l'Espagne. Théodoric avertit son beau-frère que les Romains et les Goths étant alliés, il ne pouvait attaquer les uns sans mécontenter les autres. Le présomptueux Riciarius répondit : « Si tu murmures, si tu te plains de ce que j'approche trop près de toi, j'irai à Toulouse, siège de ton empire ; là, si tu peux, résiste-moi.[22] » Théodoric aussitôt passa les Pyrénées, remporta une victoire complète sur le roi suève, près de la rivière Urbicus (l'Obrego) qui prend sa source dans les Asturies ; il se rendit ensuite dans le royaume de Léon.[23] En peu de temps il achève la conquête des états de son beau-frère, et pour s'en assurer la possession, il fait trancher la tête à Riciarius, arrêté dans sa fuite. La nouvelle de la déposition et de la mort d'Avitus oblige Théodoric à revenir promptement dans son royaume. Agiulfe,[24] qu'il avait laissé son lieutenant en Espagne, veut s'y rendre indépendant. Le roi des Goths envoie une armée contre lui ; il le bat et le met a mort ; mais le pays était tellement dévasté, que les Goths ne purent s'y maintenir. Leur départ est le signal d'une nouvelle révolte des Suèves. Sans renoncer au projet de les asservir, Théodoric s'allie à Gizeric, roi des Vandales, pour faire la guerre à Majorien, que Ricimer avait fait élire empereur à la place d'Avitus. Battu par Majorien devant Arles, dont il avait entrepris le siège, il renonce à l'alliance de Gizeric, et l'oblige à servir Majorien contre les Vandales. Sévère, successeur de Majorien, ou plutôt Ricimer, qui régnait sous le nom de ce fantôme d'empereur, s'attache Théodoric[25] en lui livrant Narbonne, dont la conservation avait coûté tant de sang aux Romains. L'armée qu'il envoie contre Aegidius[26] est défaite devant Orléans, mais il n'en accroît pas moins ses états de plusieurs villes ; et il méditait de nouvelles conquêtes, quand il fut assassiné par son frère Euric, an mois d'août 466. Il était alors environ dans la 40e année de son âge, et avait régné treize ans accomplis. Ainsi, Théodoric perdit le trône par un crime semblable à celui qui l'en avait rendu maître.[27] Dans la 2e lettre de son 1er livre, Apollinaris Sidonius nous a laissé un magnifique éloge de la puissance et de la politique de ce prince. « On pourrait soupçonner avec quelque fondement l'auteur de cette lettre, trop travaillée pour avoir été écrite dans le dessein qu'elle ne fût lue que par une seule personne, de n'avoir dépeint avec tant de soin la sagesse et l'application du roi des Visigoths, qu'afin d'attirer plus de monde dans quelque parti qui se formait alors parmi les habitants des provinces obéissantes des Gaules, pour secouer le joug des officiers envoyés par la cour de Ravenne, et pour se mettre sons la protection des Visigoths. Qu'il y eut alors dans ces provinces plusieurs citoyens, fatigués, désespérés de l'état déplorable où leur patrie était réduite par les querelles qui s'excitaient de temps en temps entre les Barbares, qui en tenaient une partie, et l'empereur qui en conservait une autre, qu'il ne pouvait garder sans l'épuiser en même temps ; et que ces citoyens, persuadés d'un autre côté que l'empereur ne viendrait jamais a bout de reprendre ce que tenaient les Barbares, voulussent se donner à certaines conditions à ces mêmes Barbares, afin de n'avoir plus à faire la guerre continuellement, on n'en saurait douter. On verra même, dans la suite, que les Romains de la Gaule, je dis des plus considérables, ont quelquefois exhorté le Barbare d'achever de se rendre maître de leur patrie. Ce qui empêcha jusqu'au règne de Clovis que les Romains des Gaules ne prissent tous de concert, et qu'ils n'exécutassent le dessein de se jeter entre les bras des Barbares, ce fut que ces derniers étaient encore ou païens, comme les Francs et les Allemands ; ou ariens, comme les Visigoths et les Bourguignons, et que le gros de ces Romains ne pouvait pas se résoudre à se donner un maître ou idolâtre ou hérétique. « Aussi, c'est peut-être par cette raison-là que Sidonius Apollinaris a soin de faire mention, dans son épître, du peu de zèle que Théodoric avait pour sa secte. Cependant Sidonius, dans les lettres qu'il écrivit lorsque les Visigoths se furent rendus maîtres de l'Auvergne, ce qui n'arriva que plusieurs années après la mort de Théodoric, témoigne tant d'affliction de voir sa patrie sous leur joug, que j'ai peine à croire qu'il ait jamais souhaité qu'elle fut soumise à leur domination. Peut-être aussi le changement des circonstances aura fait changer de sentiment à Sidonius. Il aura souhaité de voir passer l'Auvergne sous le pouvoir de Théodoric, prince sage, et nullement ennemi des catholiques ; mais il aura été au désespoir de la voir passer sous la domination d’Euric, le successeur de Théodoric, parce qu'Euric était un prince violent et cruel persécuteur de la véritable religion. D'ailleurs, Sidonius, qui était encore laïque lorsqu'il écrivit la lettre, était devenu évêque de l'Auvergne lorsqu'Euric fut mis en possession, ce qui n'arriva qu'en l'année 475.[28] » — « La peinture que Sidonius Apollinaris fait de la manière de vivre, et de la cour de Théodoric II, peut servir à donner quelque idée de la cour de nos premiers rois. S'il y avait de la différence, pour parler ainsi, entre la cour de Tournai et celle de Toulouse, c'est que la première devait être encore moins sauvage que l'autre. Il y avait déjà pour lors deux cents ans que les Francs, habitués sur les bords du Rhin, fréquentaient les Romains, et qu'ils passaient la moitié de leur vie dans les Gaules ; au lieu qu'il n'y avait pas encore quarante-cinq ans que les Visigoths, partis des bords du Danube, s'étaient établis dans ce pays-là, et qu'ils avaient commencé à s'y polir par le commerce des anciens habitants.[29] » Nihil regni defraudet invidia. — La même pensée se trouve dans plusieurs auteurs. Voyez Capitolin, in Antonino philosopho, XV ; — Sénèque, De Ira, III., il, édit. de Juste-Lipse ; — Cicéron, pro Flacco. Caesaries refuga. — Alcime Avite a dit en parlant de l'Inde, Poemat. I, 203 : Caesaries incompta riget, quae crine supino Stringitur, ut refugo careat frons nuda capillo. Et Lucain, Pharsal., X, 131. ....................................................Para sanguinis usti Torta caput, refugosque gerens a fronte capillos. C'était autrefois un ornement que de porter ainsi les cheveux rejetés en arrière ; on peut le voir dans plusieurs historiens. Julius Capitolinus dit, au sujet de Pertinax : « Fuit autem senex venerabilis, immissa barba, reflexo capillo. » XV. — Pescennius Niger, au rapport de Spartien, était d'une haute stature, d'une belle forme, « capillo in verticem ad gratiam reflexo. » VI. — « Comae, dit St. Jérôme, in occipitiumque frontemque tornantur. » Adversus Jovinian.,II, p. 314, édit.des Bénédictins. Sicut moS Gentis est. Les rois goths étaient vêtus comme leurs sujets ; c'est Isidore de Séville qui nous l'apprend. « Leuvigildus primus inter suos regali veste opertus, solio resedit ; nam, ante eum, et habitas et consessus communis ut genti, ita et regibus erat. » Chronic. p. 401. Paris, 1601, in-fol. Crinium flagellis. — Les Goths portaient une longue chevelure dont les tresses flottaient sur leurs épaules. « Nonnullae etiam gentes non solum in vestibus, sed et in corpore aliqua sibi propria, quasi insignia vindicant, ut videmus cirros Germanorum, granos et cinnabar Gothorum. » Isid. Hispal. Orig. XIX, 23. Par le mot cirros, le savant P. Sirmond entend des cheveux noués en tresses, in nodum coactos ; et par granos, ces tresses mêmes. Le Synode de Braga, can. 29, emploie ce dernier mot dans un sens tout à fait identique, à ce qu'il nous paraît; « Item placuit ut lectores in Ecclesia, in habita seculari ornati non psallant, neque granos gentili ritu demitant. » On lit dans Pétrone : « Hilarior post hanc pollicitationem mulier facta, basiavit me spissius, et ex lacrymis in risum mota, descendentes ab aure capillos meos lenta manu duzit. » Les Francs, et surtout les princes du sang royal, portèrent aussi la longue chevelure des peuples du Nord. « Ut regum istorum mos est, dit Grégoire de Tours, crinium flagellis per terga demissis. » VI, 24 — Una tantum pars capillorum (Chlodovœi) quae subter fuerat, jam defluxerat ; alia vero cum ipsis crinium flagellis intacta durabat. » VIII, 10. Antelucanos sacerdotum suorum coetus. — Les prêtres ariens chantaient des antiennes qui favorisaient leur doctrine, et, dès la pointe du jour, allaient en procession a leurs églises, continuant le même chant. « Où sont, disaient-ils, ceux qui assurent que les trois personnes ne font qu'une même puissance ? » Voyez Sozomène, Hist. eccl., VIII, 7 ; —Socrate, Hist. eccl., VI, 8 ; — Walafrid Strabon, De Officiis divin., XXV. Reliquum mane. — Dans les âges reculés, c'était le matin que se traitaient les plus importantes affaires ; on remettait au soir celles qui ne l'étaient pas autant. « Si diurna negotia, écrit Symmaque à son ami Ausone, nunquam distingues quiete, certe antelucano somno nullus indulseris, ut detur aliquod tempus officiis. » Epist. I, 17, édit. de Juret. — On lit dans Sénèque : « In postmeridianas horas aliquid levioris operae distulerunt. Majores quoque nostri novam relationem post horam decimam in senatu fieri vetabant. » De Tranquillitate animi, XV. Circumsistit sellam comes armiger. — Sidonius emploie le mot sella, siège, parce que les rois goths, avant Léovigild, n'avaient pas de trône. Voyez la Chronique d'Isidore de Séville, p. 401. — Sur la dignité d'armiger, ou grand écuyer, Corripus, III, 6. Pellitorum turba satellitum. — Les satellites, les gardes du corps. Sidonius les nomme pelliti, parce qu'ils étaient couverts de peaux, comme les Scythes, dont les Goths tiraient leur origine. « Non hodieque, dit Sénèque, magna Scytharum pars tergis vulpium induitur ac murium, quae factu mollia, et impenetrabilia ventis sunt ? » Epist. XC. Ipsa satellitibus pellitis Roma patebat, Et captiva, prius quam caperetur, erat. Rutilii, Itin. II, 49-50. Tentavit Geticiu nuper delere tyrannus Ilaliam, patrio veniens juratus ab Istro, Has arces aequare solo, tecta aurea flammis Solvere, mastrucis proceres vestire togatos. Prudent. Contra Symmachum, II. Les mastrucœ, dont parle ici Prudence, ne sont autre chose que des vêtements faits avec des peaux de bêtes sauvages. Voyez Isidore, XIX, 23 ; — Prosper d'Aquitaine, De Providentia Dei; — Maxime de Turin, tom. II; — Jérôme, Epitaph. Nepot. Exclusa vellis, inclusa cancellis. — Corripus, décrivant la salle d'audience de l'empereur Justin le Jeune, place de même les gardes hors du rideau ; livre III, chap. 6. Nobilitat medios sedes Augusta penates, Quatuor eximiis circumvallata columnis. Et un peu plus loin : Vela tegunt postes ; custodes ardua servant Limina, et indignis intrare volentibus obstant Condensi pumeris, fastu nutuque tremendi. » Un rideau partageait dose tonte la salle d'audience, qui était fermée par une balustrade, cancellis inclusa. Les conseillers du prince étaient admis dans le consistoire royal, en dedans du rideau ; les gardes restaient entre ce même rideau et la balustrade. — La même disposition se retrouvait à peu prés dans les tribunaux des juges. Cassiodori Variarum, XI, 6. — Isidori Gloss. Suspiriosus. — Qui soupire, tout essoufflé sous son fardeau, sous l'argenterie qu'il porte. C'est dans le même sens que le poète Alcime Avite dit, au IIIe livre de ses poèmes : Quod pelagus, quod terra tenet, quod flumina gignunt, Certatim mensis cedentibus undique lassus Portabat pallens auri cum fasce minuter. (v. 131.) Toreumatum conchyliata supellex. — Au livre IIe Epist. 13, au IXe Epist. 13, Sidonius se sert encore du même mot : Sericato toreumati imposuit, rutilum toreuma bysso. Il est manifeste que, dans ces divers endroits, toreuma est employé pour torale, couverture de lit ; notre auteur lui donne une acception qui n'est pas la sienne. Les toreumata étaient des vases ciselés, qui n'ont rien de commun avec la pourpre et le lin. Les toralia étaient des couvertures que l'on plaçait sur les lits appelés triclinia. Ils étaient pour l'ordinaire faits avec des peaux ; chez les riches, ils étaient de pourpre et de soie. « Conchyliatis Cn. Pompeii peristromatis servorum in cellis lectos stratos videres. » Cic. Philippica, II. Cubitis trudit hinc et inde convivas, Effultus ostro, sericisque pulvinis. » Martialis, Epigramm. III. Elegantiam graecam. — Les Grecs étaient hommes de bonne chère par-dessus tout. Voy. Athénée, X, 14;—Sidon. Epist. IV, 7. Abundantiam gallicanam. — Les Occidentaux, et les Gaulois en particulier, étaient gros mangeurs. « Edacitas in Graecis gula est, dit Sévère Sulpice, in Gallis natura. » Dial. I, 4. Ce bon appétit de nos ancêtres fournit au même écrivain plusieurs plaisanteries, dans lesquelles il semble se complaire. Voyez Dial. I, 2 ; — Dial. II, 7 ; — Sidon. Epist. II, g; — Luitprandi Ticinensis, I, 6; — Guizot, Cours d'Hist. mod., tom. II, p. 56. Luxu sabbatario. — Sidonius parle ici des jours de fêtes qu'il oppose aux jours ordinaires, et ne fait qu'employer une locution fort ordinaire à l'Ecriture, qui désigne une solennité quelconque, par le mot sabbatum. Isidore de Peluse témoigne, du reste, de ce que nous disons : «Σαββατον πᾶσαν ἐόρτην καλοῦσι » Epist. III, 110. Somnus meridianus. — Les anciens faisaient la méridienne, pour se reposer des fatigues matinales. Sidon. Epist. II, g. — Sueton. in Augusto, 78. Tabula cordi est. — De quel jeu s'agit-il dans ce passage de Sidonius ? Il est difficile de le deviner. Voici comment le P. Menestrier[30] traduit ces quelques lignes : — « Après le repas, Théodoric joue quelquefois au trictrac ; et il est un fort beau joueur, car il jette les dés lestement, remarque aussitôt les points, place les tables, donne le cornet, excite les autres à jouer et les attend patiemment. Il ne dit mot quand il fait quelque bon coup, rit quand le jeu ne lui en dit pas, et ne se fâche jamais. Il ne demande point de revanche quand il perd, et ne la prend pas même quand on la lui présente, etc. » M. Jal, qui a aussi inséré cette lettre dans son Résumé de l’Hist. du Lyonnais, s'est servi, en la modifiant, de la traduction du P. Menestrier ; mais il n'a presque rien changé au passage qu'on vient de lire, et il y a laissé subsister le trictrac. Le dernier traducteur de Sidonius, Billardon de Sauvigny, fait ainsi parler son auteur : « — Quand ce prince veut jouer, il ramasse promptement les dés, les interroge en plaisantant, et attend avec patience ce que le sort en décidera ; si le coup lui est favorable, il y prend intérêt, etc. » Comme on le voit, Sauvigny élude la difficulté ; il ne traduit point le mot tabula, que Menestrier a rendu par trictrac ; et, dans tout le reste du passage, il semble avoir plutôt deviné que traduit. Le commentateur le plus estimé de Sidonius, le P. Sirmond, n'a fait aucune annotation sur ce passage ; mais son devancier, le président Savaron, n'a pas été aussi bref. Suivant lui, ce serait du jeu des petits soldats, fort usité chez les Romains, que Sidonius aurait voulu parler. Cette opinion me parait assez probable, .surtout si je la rapproche de ce qu'on lit sur le jeu des petits soldats, dans les Antiquités romaines d'Adam.[31] « Les Romains, dit cet auteur, que j'abrège, jouaient aussi à un jeu appelé Duodecim scripta... sur une table carrée (tabula vel alveus), divisée par douze lignes sur lesquelles on plaçait des fiches de différentes couleurs (calculi, latrones, vel latrunculi) ; on les plaçait d'après les coups, comme nous faisons au trictrac. Toutes ces lignes étaient coupées par une ligne transversale, appelée linea sacra, et qu'on ne dépassait pas sans y être contraint. Quand les fiches se trouvaient à la dernière ligne, on les désignait par les épithètes inciti, vel immoti, et le joueur, réduit à l'extrémité, ne pouvait plus se remuer. Le jeu dépendait autant du hasard que de la combinaison. » Ce qui rend le sens du passage de Sidonius si difficile à saisir, c'est qu'il n'y est question que d'un seul jeu, et que ces mots de tesserœ, de jactus, de calculi que l'on y trouve, peuvent s'appliquer a plusieurs jeux usités chez les anciens. Je ne trancherai pas la question, mais je ne pense pas qu'on puisse, comme le P. Menestrier, traduire tabula par trictrac; il me semble qu'il faut rendre tout le passage d'une manière littérale, et qu'en se rapprochant du texte autant qu'il est possible, on ne s'expose point à faire un contresens, ou bien une conjecture qui serait très hasardée (Note de M. Péricaud). Tunc ego etiam aliquid obsecraturus feliciter vincor. — « On peut conjecturer, sur ce que dit Sidonius du bonheur qu'il avait de perdre quelquefois son argent, qu'il était venu à Toulouse pour affaires. Quoique la cité d'Auvergne, dont il était sénateur, et où par conséquent il devait avoir la principale portion de son patrimoine, ne fût point encore sujette aux Visigoths, il se peut très bien que Sidonius eût affaire d'eux, parce qu'il avait des terres dans les provinces ou étaient les quartiers qu'on leur avait accordés, et dont on voit bien, par sa lettre, qu'ils s'arrogeaient déjà le gouvernement, soit du consentement de l'empereur, soit malgré lui. » Dubos, Hist. crit., etc., tom. I, p. 407. Circa nonam. — C'est notre troisième heure de l'après-midi. Parmi les Romains, on distinguait le jour en civil et en naturel. Le jour civil (dies civilis) avait pour durée l'intervalle de minuit à minuit. — Le jour naturel (dies naturalis) était depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher ; on le divisait en douze heures inégales suivant les diverses saisons. Adam, Antiq. Rom., tom. II, p. 91. Nec organa hydraulica sonant. On peut consulter sur ces orgues hydrauliques, Vitruve, IX, 9 ; et X, i, 13. — Claudien les décrit ainsi, dans le Panégyrique de Mallius Theodorus. « Et qui magna levi detrudens murmura tactu, Innumeras voces segetis moderatus ahenœ Infonet erranti digito, penitusque trabali Veste laborantes in carmina concitet undat. » Phonascus. — Maître de musique, qui enseigne à bien conduire la voix, à prendre divers tons. Vocales. — Les musiciens qui chantent sous la direction du Phonascus. Choraules. — Joueur de flûte, ou de bambou. coroV, chœur, et auloV, flûte. Mesochorus. — mesoV, milieu, et coroV, chœur. Pline le Jeune se sert de ce mot pour désigner celui qui, dans une assemblée, donnait le signal des applaudissements lorsqu'un orateur venait de parler. « Infiniti clamores commoventur, cum mesochorus dedit signum. » Epist. II, 14. Le métier de claqueur n'est pas nouveau! LETTRE III.Senatu move. — La loi Calpurnia interdisait pour toujours l'entrée du sénat et la possession des charges à ceux qui étaient convaincus de brigue ; elle ajoutait même une forte amende pécuniaire. Dion, Hist. rom. XXXVI, 21. — La loi Julia fut moins sévère, et borna l'interdiction à l'espace de cinq ans. Plus tard, lorsque les princes élurent eux-mêmes les magistrats, on établit de nouvelles peines contre ceux qui useraient de brigue auprès du trône. Cod. Theod., lib. I. — Si donc notre auteur dit à Philimatius que les lois écartent du sénat les hommes de brigue, il fait allusion, non pas à ce qui était en vigueur de son temps, mais à ce qui avait eu lieu par le passé. Magisteriis palatinis. — Tous les attributs de cette charge se trouvent énumérés un à un, dans Cassiodore, Variarum, VI, 6. Le maître des offices avait soin du palais, des écoles, des postes publiques, Veredorum. Il introduisait auprès du prince, etc. Voyez encore l'Itinéraire de Rutilius, I, v. 563. Tribunitius. Tribun du prétoire ; le tribun était sous la dépendance du préfet. Vicariano apice. — « Les frères de Constantin avaient déjà quitté les Gaules, lorsque cet empereur, après ses victoires sur Licinius, étant devenu maître de tout l'empire, en établit le siège à Byzance, à laquelle il donna le nom de Constantinople. Il divisa alors l'empire, ou, pour mieux dire, renouvela la division qui en était déjà faite, selon quelques auteurs, en quatre préfectures, sous le gouvernement de quatre préfets du prétoire. Cette charge, qui auparavant était militaire, devint alors purement civile, et fut bornée à la seule administration de la justice et des finances. Ces quatre préfets étaient regardés cependant comme les premiers officiers de l'état, et leur autorité égalait presque celle des empereurs. On leur donna d'abord, comme aux sénateurs, le titre de clarissime, et ensuite celui d'illustre. Les quatre préfectures de l'empire furent, depuis Constantin, l'Orient, l'Illyrie, l'Italie et les Gaules. Le préfet des Gaules choisit Trèves pour sa résidence, sans doute parce que cette ville avait été le siège des empereurs, qui avaient régné dans les mêmes provinces ; elle le fut aussi de leurs successeurs. Chaque préfet avait sous ses ordres plusieurs diocèses, et chaque diocèse avait un vicaire du préfet, et comprenait plusieurs provinces qui étaient gouvernées par un proconsul, ou par un président dont les appellations étaient portées en dernier ressort au préfet : on ne pouvait appeler des jugements de ce dernier. « Le préfet des Gaules avait sous sa juridiction quatre diocèses administrés par autant de vicaires, savoir : l'Espagne, l'île de Bretagne, les Gaules proprement dites, et les cinq provinces des Gaules. Celles-ci furent augmentées depuis de deux provinces, qui furent nouvellement érigées par le partage des anciennes ; ce qui forma ce qu'on appela les Sept Provinces. On a beaucoup disputé quelles étaient ces cinq provinces qui eurent un vicaire particulier ; nous ne doutons pas que ce ne fût la Narbonnaise, la Viennoise, l'Aquitanique, la Novempopulaine et les Alpes Maritimes. La Viennoise et l'Aquitanique ayant été subdivisées dans la suite, et sur la fin du ive siècle, l'une en Viennoise et en Narbonnaise seconde, et l'autre en Aquitaine première et seconde, formèrent enfin les sept provinces de la manière qu'on les trouve sous l'empire d'Honoré. Les auteurs contemporains font mention de ce vicariat tentôt sous le nom de Cinq Provinces, tantôt sous celui d'Aquitaine prise en général ; car, on distinguait alors les Gaules en deux parties, savoir : en Gaules proprement dites, et en Aquitaine. Le vicaire qui eut l'administration des Gaules proprement dites sous l'autorité du préfet, résidait ordinairement à Lyon, et celui des Cinq Provinces à Vienne, ce qui releva beaucoup cette dernière Métropole. La province des Alpes Maritimes, qu'on comprenait auparavant dans l'Italie, et dont l'empereur Galba axait séparé une partie en deçà de la rivière du Var pour l'unir à la Narbonnaise, commença seulement alors d'appartenir entièrement aux Gaules, et elle fut du nombre des cinq provinces qui eurent un vicaire particulier. Pour ce qui est des Alpes Grecques ou Pennines, il ne paraît pas qu'elles aient fait partie de la Gaule avant la fin du ive siècle qu'elles furent comprises dans le vicariat des Gaules proprement dites : elles dépendaient auparavant de l'Italie, suivant tous les anciens géographes ; ainsi, elles n'ont jamais été comprises dans la Narbonnaise.[32] » La Notice de l’Empire, faite sous l'empire de Valentinien II, ne compte que six vicaires pour l'Occident, trois sous le préfet d'Italie, et autant sous celui des Gaules ; elle ne met sous ce dernier qu'un vicaire pour toutes les Gaules en général, et lui donne le titre de Vicaire des Sept Provinces. C'est ce qui a fait croire au P. Sirmond, qui n'admet que trois vicaires sous le préfet des Gaules, que, malgré la distinction des sept provinces, et leur vicariat marqué dans cette Notice, un seul et même vicaire a toujours administré les dix-sept provinces des Gaules. On doit observer que cette Notice n'est pas tout à fait exacte, et qu'elle paraît défectueuse dans l'énumération des vicariats de l'Occident ; car elle omet dans cet endroit celui de l'Illyrie occidentale, quoiqu'elle en fasse mention ailleurs. Sede suspiciunt. — Sur son siège de vicaire. Voyez Symmaque, Epist. X, 36. — Cassiod. Variarum, II, 24. Rauci voce praeconis. — Sidon. Epist. VII, 13. — In Paneg. Major, et Aviti. — Symma. X, 36. — Cassiod. Variarum, V, 3; II, 3. Amicalibus. — Il y a dans cette phrase un assez mauvais jeu de mots, qu'il n'est pas possible de faire passer en français. Sidonius veut dire que les détracteurs de Gaudentius, excités contre cet homme par des aiguillons ennemis, stimulis inimicalibus, sont forcés toutefois de comparaître devant les bancs amis, scamnis amicalibus. Il désigne par le mot scamna les sièges des avocats ; il appelle ces bancs amicalia, parce que les avocats plaidaient les causes près des vicaires et occupaient une place amie, si l'on peut parler ainsi. — Il y a souvent, dans Sidonius, de ces phrases alambiquées, entortillées, et que notre langue ne rendra jamais d'une manière équivalente ; on nous dispensera de les indiquer, la besogne serait par trop forte. Unde te etiam. — Sidonius conseille à Philimatius d'agréer la place de conseiller de préfecture, et de réparer ainsi la perte d'une charge qu'il avait peut-être remplie auprès du vicaire. Les conseillers du préfet, une fois qu'ils étaient restés en place le temps suffisant, recevaient de grands privilèges, que ne pouvaient pas obtenir ceux qui avaient assisté seulement un vicaire, ou un autre officier inférieur. Voila pourquoi Philimatius doit compenser la perte d'une autre dignité ; car, s'il venait au conseil sans la prérogative de conseiller préfectorial, il semblerait n'avoir exercé que les fonctions de vicaire. LETTRE IV.Apud principis domum. — C'est d'Anthemius qu'il s'agit ici ; les vicaires étaient nommés par les princes, et non pas par les préfets : « Propria est jurisdictio, quae datur a principe. » Cassiod. Variarum, VI, 15. LETTRE V.Cette lettre, les deux précédentes, et celles qui suivent dans ce premier livre, à part cependant la VIIIe et la dernière, ont été écrites de Rome à Lyon. Rhodanusiae nostrae. — Lyon, que Sidonius appelle Rhodanusia, est nommé par quelques auteurs Araria, à cause du Rhône et de la Saône qui ont leur confluent près de ses murs. St. Irénée désigne sous le nom de rodanousia tout le pays qui touche au Rhône. Hoeres, I, 9. Publicus cursus usui fuit. — Les courses publiques des anciens avaient quelque ressemblance avec ce que nous appelons vulgairement des postes. Voyez à ce sujet l'Histoire des grands Chemins de l'empire, par Nicolas Bergier. Utpote sacris apicibus accito. — Un simple particulier ne pouvait se servir de la poste impériale, à moins qu'il ne fut mandé par le prince. Voyez Théodoret, II, 11; — Symm. III, 63; — Cassiod., VI, 3. « Personne n'ignore, dit l'abbé Dubos, que les empereurs avaient sur toutes les grandes routes des maisons de poste, placées à une distance convenable les unes des autres, et qu'on y fournissait, sans payer, des chevaux, des voitures, en un mot tout ce qui est nécessaire en route à tous ceux qui étaient porteurs d'un ordre du prince, expédié en forme de brevet, et qui déclarait que ces personnes voyageaient pour le service de la république. C'était même une espèce de crime d'état que de prendre des chevaux dans une de ces maisons, sans avoir l'ordre dont je viens de parler ; l'empereur Pertinax fut condamné, dans le temps qu'il était déjà chef de cohorte, à faire à pied une longue traite, pour s'être rendu coupable d'un pareil délit. Il serait inutile de rapporter ici toutes les lois qui sont dans le code concernant la poste romaine; je me contenterai de dire que lorsque les chevaux que le prince entretenait dans les maisons bâties sur les voies militaires ne suffisaient point, les habitants qui demeuraient à une certaine distance de ces maisons-là étaient tenus de fournir les leurs, afin que le service ne souffrit point de retardement. Hist. crit., etc., tom. I, p. 126. — Le Quien de la Neufville, Origine des postes chez les anciens et chez les modernes, p. 31-33. Veredorum. — Parmi les chars qui servaient aux courses publiques, le plus commun était celui que les Romains appelaient rheda; les chevaux y étaient plus souvent attelés qu’à tout autre. De là vient que les chevaux de poste ont été nommés veredi, a vehenda rheda; et les postillons, veredarii, suivant le témoignage de Festus Pompeius: Veredos antiqui dixerunt, quoi veherent rhedas, id est, ducerent.[33] Voyez Nicolas Bergier, Hist. des grands Chemins de l’Empire, p. 603. Fluviorum si qui non navigabiles. — Les anciens avaient deux sortes de vaisseaux pour naviguer, tant sur les mers que sur les fleuves navigables. ils appelaient les uns, onerariae naves , et les employaient à porter toute sorte de fardeaux et de marchandises; ils nommaient les autres, fugaces, sive cursoriœ, et d’un mot tiré du grec, dromones comme qui dirait des courriers, à cause de la vitesse de leur course. C’est de ces derniers vaisseaux que parle Sidonius, quand il dit: Ticini cursoriam (sic navigio nomen) ascendi, qua in Eridanum brevi delatus sum. On les nommait autrement celoces et holcadas, quibus excursum per alveum Padi faciebant.[34] Voilà pour ce qui regarde les fleuves navigables. Dans ceux qui ne l’étaient pas, on pratiquait des gués aux endroits où les grands chemins venaient aboutir; ou bien, on faisait des ponts, dont les rampants étaient joints aux levées, c’est-à-dire aux bouts opposites des grandes routes, pour y passer sans interruption. Voyez, sur cette matière, le savant ouvrage de Nicolas Bergier. Ticini. — Fleuve d’Italie, dam la Gaule Cisalpine. Strabon dit qu’il sort du lac Verbanus, aujourd’hui Lago Maggiore, et qu’après avoir arrosé la ville qui porte le même nom, il va se perdre dans le Pô. C’est aujourd’hui le Tésin ou Tesino. Phaetontiadas. — Les trois sœurs de Phaéton, Phoebé, Lampetie et Eglé; elles moururent de regret sur le Pô, où elles étaient allées pleurer le malheur de leur frère. Leur métamorphose n’est qu’une fiction poétique, aussi bien que ce que l’on dit de leurs larmes qui furent changées en ambre, parce qu’il dégoutte des peupliers une espèce de gomme qui ressemble assez à l’ambre jaune. Cette fable a été fort bien décrite par Ovide, au IIe livre des Métamorphoses. Voyez l’abbé Banier, la Mythologie et les Fables expliquées par l’histoire, tom. II, p. 210-217. Lambrum. — Fleuve de la Gaule Cisalpine, qui se jette dans le Pô. Plinii Nat. Hist. III, édit. de Lemaire. Addua. — Rivière d’Italie, qui prenait sa source cette partie des Alpes qu’on appelait le mont Adula. Après avoir formé dans son cours le lac Larium, sur lequel était située la ville de Côme, elle allait se rendre dans le Pô. L’Addua s’appelait encore Adda chez les anciens; c’est aussi son nom moderne. Sabbathier, Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, etc. Athesim. — Rivière d’Italie, qui naissait aux Alpes. Ou dit qu’elle avait un grand nombre de sources, et que la principale était celle qu’on appelait Fons Athesis, la source de l’Athésis. Elle était située au midi du lac Glacé. L’Adige arrose aujourd’hui les provinces qu’on nomme le Trentin, le Tyrol et l’état de Venise. Cette rivière se rend dans le golfe de Venise, après avoir reçu plusieurs autres rivières. Sabbathier, Dict. Mincium. — Fleuve d’Italie, dont plusieurs auteurs mettent la source dans le lac Bénacus. Après avoir arrosé les murs de Mantoue, il allait se rendre dans le Pô. Ce fleuve conserve encore son ancien nom, puisqu’on l’appelle Mencio, ou Mincio. Virgile l’a illustré, en disant: Hic viridis tenera praetexit arundine ripas Mincius.[35] Claudien désigne les trois fleuves, l'Adda, l'Adige et le Mincio, par les mêmes épithètes que Sidonius. ............................ Frondentibus humida ripis Colla levat, pulcher Ticinus, et Addua visu Caerulus, et velox Athesis, tardusque meatu Miocius. » Ligusticis. — Les monts de Ligurie. — La Ligurie comprenait le marquisat de Saluées, partie du Piémont, la plus grande partie du Mont-Ferrat, toute la côte de Gênes, etc. Euganeis. — Les monts Euganéens. — Tite-Live assigne aux peuples de ce nom une demeure différente de celle qu'ils curent dans la suite. « Il est assez généralement reconnu, dit-il, qu'après diverses aventures, réuni à une troupe nombreuse d'Hénètes qui cherchaient un chef et une retraite, depuis qu'une sédition les avait chassés de la Paphlagonie, et que leur roi Pylémène avait été tué sous les murs de Troie, Anténor avait pénétré au fond du golfe Adriatique ; qu'après avoir chassé les Euganéens, qui habitent entre les Alpes et la mer, les Troyens et les Hénètes avaient occupé leur territoire. En effet, le premier lieu où ils débarquèrent conserve encore le nom de Troie, ainsi que le canton qui en dépend ; et la nation entière porte le nom de Vénètes. » On voit, par ce passage, pourquoi les poètes donnent au pays des Vénètes en général, le nom des Euganéens ses prédécesseurs. Silius dit : Tum trojana manus, tellure antiquitus orti Euganea, profugitque sacris Antenoris oris. » Et Martial : Quaeque Antenoreo Dryadum pulcherrima Fauno, Nupsit ad Euganeos sola puella lacus. Et Sidonius Apollinaris : ..………………………..Quidquid in aevum Mittunt Euganeis Patavina volumina chartis... Mais, comme cette migration est fort ancienne, il n'y a guère que les poètes qui aient entendu par ce nom l'ancienne demeure de ce peuple qui, l'ayant perdue, se jeta dans les Alpes, et s'établit entre l'Adige et le lac de Côme. Cremonam pervectus, etc. — Sidonius fait allusion à ce vers de la IXe Églogue de Virgile : Mantua vae miserae nimium vicina Cremonae ! Aemiliano nautae decedit venetes remex. — Les routes militaires des Romains avaient des mansions (mansiones) et des stations (stationes) destinées à recevoir, puis à échanger les voitures et les chevaux. On voit par ce passage de Sidonius, qu'il y avait aussi comme une sorte de mansion et de relais, pour les dromones des fleuves et rivières. Brixillum. — Brixillum, ville de la Gaule cisalpine, sur les bords du Pô, vers les frontières du duché de Mantoue. Ce fut la que périt l'empereur Othon après la bataille de Bédriac, à laquelle ce prince ne se trouva point. Il s'était contenté d'en attendre des nouvelles à Brixelle. C'est à présent Bersello, dans le duché de Modène. Veterem civitatem Ravennam. — Ravenne, ville située sur la mer Adriatique, au pays des Sabins, près du fleuve Bédèse, à cent cinquante mille pas d'Ancône, selon Pline, et à peu de distance d'une des embouchures du Pô. Ravenne ne fut pas une colonie romaine, mais une ville municipale, à laquelle les Romains accordèrent le droit de se gouverner selon ses lois, le privilège d'avoir les mêmes charges et les mêmes dignités que le peuple romain, et l'exemption de toutes sortes de tributs. On mit à Ravenne le siège du préteur ; les assemblées de la province s'y tinrent, et on entretenait dans le port une flotte toujours prête à mettre en mer. Les empereurs romains affectionnèrent cette ville, qui, de son côté, leur fut toujours fidèle. Honorius, par exemple, et Valentinien III, y fixèrent leur séjour et y bâtirent des palais. Théodoric, roi des Ostrogoths, fit de Ravenne le siège de son empire, qui dura soixante ans et au-delà, jusqu'à ce que Bélisaire et Narsès, deux lieutenants de l'empereur Justinien, ayant passé de Grèce en Italie, y détruisirent l'empire des Goths. Cette ville, selon Strabon, était située dans des marais ; ses bâtiments étaient de bois ; on passait les eaux sur des ponts, ou bien on les traversait sur des bateaux. Malgré cela, l'air y était fort sain, en sorte que les empereurs romains y faisaient nourrir et exercer les gladiateurs. Ravenne a conservé son nom jusqu'à nos jours ; elle est aujourd'hui dans la Romagne ; mais elle ne se trouve plus située qu'à trois milles de la mer, à cause des dessèchements que l'on a faits dans les vallées de Paduse. MidiA via caesaris. — Ravenne présentait trois parties : la première, Ravenne, proprement dite ; la seconde, qui est cette Via Caesaris de Sidonius ; et la troisième, Classis, ainsi appelée de la flotte, classis, que l'empereur Auguste avait établie au port de Ravenne. Oppidum duplex pars inteFluit padi certa... — Leonardi Aretini De Bello Ital. I. — Procopii De Bello Gothorum, I. Ad rubiconem ventum. — Le Rubicon, ruisseau sur les confins de la Gaule Cisalpine, qu'il séparait de l'Italie, ainsi que nous l'apprenons de Cicéron,[36] de Lucain[37] et de Plutarque. Ce ruisseau, qui est aujourd'hui le Luso selon les uns, et le Pisatello selon les autres, est fort petit, mais très fameux dans l'histoire. Il n'était pas permis aux soldats, et moins encore à leurs chefs, de retour d'une expédition militaire, de passer le Rubicon avec leurs armes, sans le consentement du sénat et du peuple romain ; autrement ils étaient tenus pour ennemis de la république, comme le porte l'inscription qui était à la tête du pont de ce ruisseau, sur le bord duquel on l'a retrouvée entière. Auguste ajouta la Gaule Cisalpine à l'empire, et les Alpes servirent alors de limites à l'Italie. Strabon, l. V. Ariminum. — Ariminum, ville du pays des Semnones, qui fut fondée par une colonie d'Ombriens sur les bords de la mer Adriatique; entre deux fleuves, l'Ariminum et l'Aprusa. Ariminum fut la première ville dont César s'empara, quand il revenait des Gaules avec son armée victorieuse. C'est aujourd'hui Rimini, dans la Romagne. Fanum. Fanum Fortunae, c'est-à-dire, le temple de la Fortune. Cette ville était située sur le bord de la mer Adriatique, entre l'embouchure du Pisaure et celle du Mélaure. Elle était appelée Fanum Fortunae, à cause du temple que les Romains y avaient élevé à la Fortune, en mémoire de la célèbre bataille qu'ils gagnèrent l'an 547 de la fondation de leur ville, et 307 avant J. C., près du Métaure. Ils y tuèrent Asdrubal, frère d'Annibal, avec cinquante mille hommes. Cette ville conserve son ancien nom dans celui qu'elle porte aujourd'hui ; c'est Fano. Metaurus. — Fleuve de l'Ombrie. Il avait, suivant les cartes de d'Anville, sa source dans les montagnes, et allait se jeter dans la mer Adriatique, entre Ancône et Ariminum. Il est devenu célèbre par la défaite cruelle que les Carthaginois y essuyèrent, l'an 207 avant J. C., et par les vers d'Horace, Odarum, IV, 4. C’est aujourd'hui le Métaro, ou Metro, dans le duché d'Urbin. Decoloratis. — Horace a dit, Odarum, II : ….....Quod mare Dauniae Non decoloravere caedes ? Flaminiae. — La voie Flaminia, l'une des principales voies romaines d'Italie. Elle fut ainsi nommée de C. Flaminius, qui la fit construire après avoir vaincu les Liguriens. Cette voie, qui commençait à Rome, traversait le pays des Véiens, celui des Capénates, celui des Falisques, celui des Ombres, et côtoyait ensuite la mer Adriatique jusqu'à Ariminum. On continua depuis cette voie jusqu'à Bononie, et de là jusqu'à Aquilée, au pied des Alpes. Atabulus. — Sorte de vent d'Apulie, dont parle Horace dans ses Satires, I, 5. C'était un vent très froid. Le mot Atabulus vient du grec ath, damnum, dommage, et ballw, jacio, infero, je jette, je cause. Pestilens regio Tuscorum. — « Est sane gravis et pestilens ora Tuscorum, quae per littus extenditur. » Plin. Epist. V, 6. Fucini. — Il y avait au pays des Marses, peuple du Latium, un lac de ce nom. Pline fait mention d'une rivière qui traversait ce lac, et qui, en sortant, n'était ni plus grande, ni moindre que quand elle y était entrée. Il ne nomme point cette rivière. Clitumni. — Fleuve de l'Ombrie. Il a sa source à trois lieues de Spolète. Après avoir mêlé ses eaux avec celles du Topine, il va se jeter dans le Tibre. Ce fleuve conserve encore son nom, puisqu'on l'appelle aujourd'hui Clitumno. Anienis. — Fleuve qui prend sa source à la montagne des Trébains. Il coule dans une plaine, et se rend dans le Tibre au-dessus de Rome. C'est aujourd'hui le Teverone. Naris. — Fleuve de l'Ombrie. Strabon nous dit que le Nar traverse la ville de Narnia ; qu'il se rend dans le Tibre un peu au-dessus d'Ocriculum. C'est aujourd'hui la Negra, ou la Nera. Fabaris. — Fleuve du territoire des Sabins. Virgile en fait mention, Aeneidos, VII, v. 715. Formas.—Des aqueducs. Voyez Cassiodore, Variarum, XII, 6. Formula Comitivœ Formarum Urbis. Il fait un bel éloge des aqueducs romains. Naumachias.—Naumachia, Naumacia, de nauV, navis, vaisseau, et mach, pugna, combat. La Naumachie, comme le désigne le nom même, était un combat naval, ou un combat donné sur l'eau, en un lieu destiné pour cela, et où les birèmes, les trirèmes, les quadrirèmes, les flottes égyptiennes et tyriennes se battaient. Les Naumachies ont été les plus superbes spectacles de l'antiquité. Le lieu où se donnaient ces sortes de combats était un cirque entouré de sièges et de portiques, dont l'enfoncement, qui tenait lieu d'arène, était rempli d'eau par le moyen de vastes canaux; et c'était dans ce cirque qu'on donnait le spectacle d'un combat naval et sanglant. Sabbathier, Dict., au mot Naumachie. Priusquam Pomoeria contingerem. — La Basilique de St-Pierre ne fut comprise dans le Pomœrium, que du temps de Léon IV. Ce pontife habile et zélé protégea vaillamment sa patrie contre les incursions des Sarrasins ; il fit bâtir une ville, enfermer de murs le bourg de St-Pierre, d'après les projets de Léon III, et ce quartier de Rome porte encore le nom de Cité Léonine. Biogr. univ. art. Léon iv. On appelait Pomœrium, dit Tite-Live, I, 44, l'intervalle que les Etruriens laissaient autrefois autour du mur, tant en dedans qu'en dehors de la ville qu'ils fondaient ; intervalle qu'ils consacraient, de sorte qu'il n'était permis ni de pousser les maisons, ni de labourer ou de semer, jusqu'au pied de la muraille, quoiqu'aujourd’hui, ajoute Tite-Live, on fasse l'un et l'autre sans scrupule. Nuptiis Patricii Ricimeris. — Sidonius parle encore ailleurs des noces de Ricimer, Epist. I, 9. On ignore le nom de la fille d'Anthemius. Sirm. Notœ in Sidon. In spem publicae securitatis. — Le meilleur commentaire de ce passage se trouve dans Ennodius, de Pavie ; c'est Anthemius qui parle : « Quamvis inexplicabilis mihi adversus Ricimerem causa doloris sit, et nihil profuerit maximis eum a nobis donatum fuisse beneficiis; quem etiam (quod non sine pudore et regni et sanguinis nostri dicendum est) in familiae stemmata copulavimus, dum indulsimus amori reipublicae quod videretur ad nostrorum odium pertinere. Quis hoc namque veterum retro principum fecit unquam ut, inter munera, quac pellito Getae dare necesse erat, pro quiete communi filia poneretur? Nescivimus parcere sanguini nostro, dum servamus alienum, etc. » In vita B. Epiphanii, apud Sirm. p. 1662. Thalassio fescenninus. — « L'épithalame latin eut à peu près la même origine que l’épithalame grec ; comme celui-ci commença par l'acclamation d'Hyménée, l’épithalame latin commença par l'acclamation de Thalassius : on en sait l'occasion et l'origine. « Parmi les Sabines qu'enlevèrent les Romains, il y en eut une qui se faisait remarquer par sa jeunesse et par sa beauté ; ses ravisseurs craignant avec raison, dans un tel désordre, qu'on ne leur arrachât un butin si précieux, s'avisèrent de crier qu'ils la conduisaient à Thalassius, jeune homme beau, bien fait, vaillant, considéré de tout le monde, et dont le nom seul imprima tant de respect, que, loin de songer à la moindre violence, le peuple accompagna par honneur ses ravisseurs, en faisant sans cesse retentir ce même nom de Thalassius. Un mariage que le hasard avait si bien assorti, ne pouvait manquer d'être heureux ; il le fut, et les Romains employèrent depuis dans leur acclamation nuptiale le mot Thalassius, comme pour souhaiter aux nouveaux époux une semblable destinée. « A cette acclamation, qui était encore en usage du temps de Pompée, et dont on voit des vestiges au siècle même de Sidonius, se joignirent dans la suite des vers fescennins. » Encyclopédie, au mot Epithalame. Les vers fescennins étaient rudes, sans aucune mesure juste, et tenaient plus de la prose cadencée que des vers, comme étant nés sur le champ et faits pour un peuple encore sauvage, qui ne connaissait d'autres maîtres que la joie et les vapeurs du vin. Ces vers étaient souvent remplis de railleries grossières, et accompagnés de postures libres et de danses déshonnêtes. Les vers libres et obscènes prirent le nom de Fescennins, parce qu'ils furent inventés par les habitants de Fescennie, ville de Toscane. Les peuples de Fescennie accompagnaient leurs fêtes et leurs réjouissances publiques de représentations champêtres, où des baladins déclamaient des espèces de vers fort grossiers, et faisaient mille bouffonneries dans le même genre. Ils gardaient encore moins de mesure dans la célébration des noces, où ils ne rougissaient point de salir leurs poèmes par la licence des expressions ; c'est de là que les latins ont dit Fescennina licentia, et Fescennina locutio, pour marquer principalement les vers sales et déshonnêtes que l'on chantait aux noces. « Ces sortes de vers parurent sur le théâtre, et tinrent lieu aux Romains de drame régulier pendant près de six vingts ans. La satire mordante à laquelle on les employa les décrédita encore plus que leur grossièreté primitive, et pour lors ils devinrent vraiment redoutables... « Catulle voyant que les vers fescennins, employés pour la satire, étaient proscrits par l'autorité publique, et que leur grossièreté dans les épithalames n'était plus du goût de son siècle, les perfectionna et les châtia en apparence du côté de l'expression ; mais, s'il les rendit plus chastes par le style, en proscrivant les termes grossiers, ils ne furent pas moins obscènes pour le sens, et bien plus dangereux pour les mœurs... » Encyclopédie, au mot Fescennins. Virgo tradita est. — Le père de la fiancée, ou bien ses proches, la livraient à l'époux. « Vis scire quid sint nuptiae ? aspice illam virginem, quam pater tradidit, euntem die celebri, comitante populo. » Quintil. Declamat. 306. Jam corona sponsus. — Dans la cérémonie des noces, l'époux portait une couronne ; l'épouse en avait deux, l'une de fleurs naturelles, lorsqu'on la conduisait dans la maison de l'époux, et l'autre de fleurs artificielles représentées en or et enrichies de diamants. Les premiers chrétiens n'avaient point de couronnes dans leurs noces ; comme ces couronnes étaient toutes sous la protection de quelque divinité, il eût semblé peut-être qu'ils participaient à un culte profane. « Coronant et nuptiae sponsos, dit Tertullien ; et ideo non nubamus Ethnicis, ne nos ad idololatriam usque deducant, a qua apud illos nuptiae incipiunt. » De Corona, XIII, édit. de Rigault. Palmata. — « Toga palmata dicebatur, quam merebantur ii qui reportabant de hostibus palmas. Ipsa vocabatur et toga picta, eo quod victorias cum palmis intextas haberet. » Isid. Orig. XIX, 24. Cyclade pronuba. — La cyclade, habillement de femme, arrondi par le bas, et bordé d'un galon de pourpre. C'était aussi l'étoffe de la robe ; on y brodait quelquefois des fleurs en or. Les femmes la portaient sous le pallium, et des hommes l'empruntaient pour se travestir en bouffons. Encyclopédie. — Isid. Orig. XIX, 24. Penulam. — Espèce de manteau des Romains, long, étroit, et qui n'était ouvert que par le haut. Ou le vêtait en passant la tête par cette ouverture, et on ne le prenait que pour se garantir de la pluie et du froid. C'était proprement un manteau de campagne, quoiqu'on le portât aussi en ville dans les grands froids. LETTRE VI.Cette lettre et la 8e du livre VIII traitent à peu près la même question ; l'une et l'autre sont écrites contre ceux qui aiment mieux vivre retirés aux champs et dans leurs villas, que de rechercher les honneurs et les dignités. Militiae palatinae. — Ce n'est point d'une milice, d'un service réel, qu'il s'agit ici ; mais seulement d'une place, d'une charge quelconque au palais. En ce sens, ou se servait aussi du mot militare. On peut voir, à ce sujet, les divers Codes anciens. Qui quotidie trabeatis Proavorum imaginibus ingeritur. Les Romains conservaient avec beaucoup de soin les images de leurs ancêtres, et les faisaient porter dans leurs pompes funèbres et dans leurs triomphes. Elles étaient pour l'ordinaire de cire et de bois, quoiqu'il y en eût quelquefois de marbre ou d'airain. Ils les plaçaient dans les vestibules de leurs maisons, et leur présence devenait un puissant encouragement à la vertu. On connaît ces vers de la VIIIe satire de Juvénal : ...............................Stemmata quid fariunt ?... Tola licet veteres exornent undique cerae Utria, nobilitas sola est atque unica virtus. Voyez le Jupiter Olympien, ou l'Art de la sculpture antique et polychrome considéré par M. Quatremère de Quincy : Paris, 1815, p. 14 et 36. — De Théis, Voyage de Polyclète à Rome, tom. II. Trabeatis. — Trabée, robe des rois de Rome, ensuite des consuls et des augures. Il y avait trois sortes de robes qu'on nommait trabées. La première était toute de pourpre, et n'était employée que dans les sacrifices qu'on offrait aux Dieux. La seconde était mêlée de pourpre et de blanc. Elle fut d'un grand usage chez les Romains, car non seulement les rois la portèrent les premiers, mais les consuls en étaient revêtus lorsqu'ils allaient à la guerre ; elle devint même un habit militaire, avec lequel paraissaient les cavaliers aux jours de fêtes et de cérémonies. La troisième espèce de robe trabée était composée de pourpre et d'écarlate ; et c'était le vêtement propre des augures. — Voyez Isid. Orig. XIX, 24, et l’Encyclopédie. Domicilium legum. — C'était à Rome que l'on allait alors se fortifier dans l'étude des lois. Voici ce que St. Jérôme écrivait à Rusticus : « Audio religiosani te habere matrem, multorum annorum viduam, quae erudivit infantem, ac post studia Galliarum, quae vel florentissima sunt, misit Romam, non parcens sumptibus, et absentiam filii spe sustinens futurum ut ubertatem gallici nitoremque sermonis gravitas romana condiret, nec calcaribus in te, sed frenis uteretur, quod et in disertissimis viris Graeciae legimus, qui asianum tumorem attico siccabant sale, et luxuriantes flagellis vineas falcibus reprimebant, ut eloquentia torcularia non verborum pampinis, sed sensuum quasi uvarum expressionibus redundarent. » Le prêtre Constantius, dans sa Vie de St. Germain d'Auxerre, appuie le témoignage de Jérôme : « Ut in eum (Germanum) perfectio litterarum plena conflueret, post auditoria gallicana, intra urbera Romam juris scientiam plenitudini perfectionis adjecit. » I, i. — Voyez les Lettres de Symmaque, VIII, 68. et l'Itinéraire de Rutilius, v. 209-211. Gymnasium litterarum. — Voyez Cassiod. Var. V, 22; — I, 39;— X, 7;—VIII, 12. Curiam dignitatum. — Cassiod. Var. II, 1 ; — I, 32. Totius mundi ciVitate. — Antonin donna le droit de cité à tous les citoyens de l'empire ; voilà pourquoi Sidonius Apollinaris dit à Eutrope qu'il n'y a d'étrangers dans Rome que les esclaves, qui ne pouvaient recevoir le droit de cité, ou les barbares, qui n'obéissaient pas à la ville éternelle. Hoc est otium veteranorum. — On appelait vétéran un soldat qui avait fini son temps de service ; ce temps, marqué par les lois romaines, était depuis 17 ans jusqu'à 46. Les récompenses des vétérans étaient peu de chose dans les premiers âges de la république romaine ; ce n'était que quelques arpents de terre dans un pays étranger, qui, sous le nom de colonie, éloignaient un homme pour toujours de la vue de sa patrie, de sa famille et de ses amis. Enfin, les récompenses des vétérans devinrent plus fortes ; Tibérius Gracchus leur fit distribuer les trésors d'Attale qui avait nommé le peuple romain son héritier ; Auguste, voulant se les concilier, fit un règlement pour assurer leur fortune par des récompenses pécuniaires, et que tous ses successeurs augmentèrent leurs privilèges. Horrea rupta. — Il y avait chez les Romains deux sortes de greniers : ceux qui étaient souterrains, horrea subterranea ; ceux qui étaient élevés en haut, sublimia, sublimata, pensilia. C'est des derniers que parle Sidonius ; comme ils étaient faits en planches, tabulata, ils pouvaient facilement ployer sous le poids et se rompre. — Voy. Pline, Hist. nat., XVIII, 73, édit. de Lemaire; — Columelle, I, 6;— Vitruve, VI, 9 ; — Varron, I, 57. Conatuum tuorum. — Imité de Pline : « Ego precum tuarum minister, adjutor, particeps ero. » Epist. VI, 9. LETTRE VII.Arvandus. — Le procès et la condamnation de ce préfet sont un des derniers actes d'autorité que le sénat romain ait exercé sur la Gaule. Quoique, sous des règnes si faibles, les concussions et les trahisons demeurassent souvent impunies, quelquefois cependant la justice reprenait ses droits, et rien ne contribuait tant à faire succomber les coupables, que leur audace et l'assurance qu'ils avaient de l'impunité. Arvandus en est un exemple bien terrible: Sidonius, qui se glorifiait de vivre sous un règne où il était permis de plaindre et de consoler un criminel d'état, avoue avec franchise les fautes de son inconsidéré et malheureux ami. La lettre où il nous retrace toute cette funeste aventure, fait autant d'honneur à son cœur qu'à son esprit : c'est la remarque de Gibbon. Le jugement d'Arvandus offrit une vive image des formes de l'ancienne république : l'accusé fut reconnu coupable ; mais Sidonius et ses autres amis, car les grands criminels en trouvent toujours, se donna tant de mouvements, que l'empereur Anthemius s'adoucit ; le préfet de la Gaule en fut quitte pour la confiscation et l'exil. Dans le même temps que Sidonius intercédait pour lui, il ne pouvait s'empêcher de dire qu'Arvandus était bien lâche et bien malheureux, s'il craignait rien plus que de survivre à tant d'ignominie. Tout ceci se passait en 469. — Gibbon's History of the fall and the decline of roman empire, chap. XXXV. — Le Beau, Hist. du Bas-Empire, liv. XXXV, 17. —Dubos, Hist. crit., etc., tom. I, p. 527. — Baronius, Annales eccl., ad ann. 468. Angit me cAsus Arvandi. — Ce début a quelque chose de pathétique ; il est familier aux bons auteurs épistolaires latins. « Angit me nimis damnum seculi mei. » Sidon. Epist. IV, 11. — « Angit me Fanniae valetudo. » Plin. Epist. VII,19. — « Angit me super ista casus ipsius. » Id. V, 5. « Angit me, et satis angit vestrae causa tristitiae, quod bonae memoriae germana vestra transiit Albofledis. » Remigii Remensis Epist. consolatoria ad Chlodovœum regem. Destinatus. Envoyé. Sidonius prend ce mot dans le même sens, Epist. VI, g. Les écrivains de son siècle lui donnent aussi une pareille acception. Voyez Aurelius Victor, in Geta et in Aureliano. Custodiebatur ab hospite Flavio Asello. — Les accusés de distinction étaient confiés à la vigilance de gens honorables, comme nous le voyons par le témoignage de plusieurs auteurs. St. Jérôme fait allusion à cette coutume, quand il dit en parlant des Saints : « Senatoriae videlicet dignitates sunt, ut non inter homicidas teterrimo carcere, sed in libera honestaque custodia in Fortunatorum insulis, et in campis Elysiis recludantur. » Adversus Vigilantium. — « Statui, ut Felix vadibus, qui Fulgentio non essent cogniti, traderetur. » Symm. Epist. X, 36. — Voyez Grégoire de Tours, Miracul., I, 45. ComitE sacrarum largitionum. — Le mot comte est tiré du latin comes, comme qui dirait compagnon du prince, ou plutôt courtisan ; la cour du prince étant appelée en latin comitatus, parce que les empereurs, contraints de faire plusieurs voyages pour maintenir la grande étendue de leur empire, appelaient comités leurs courtisans, et comitatus leur cour. Il y eut plusieurs sortes de comtes dans l'empire : ceux qui étaient attachés au service du prince et obligés de se tenir à la cour, se nommaient comites palatini. Tous les comtes étaient distingués par le nom de leurs charges ; ainsi : comes palatil, contas stabuli, d'où vient le mot de Comte d'étable, depuis changé en Connétable ; comes sacrarum largitionum, Intendant des finances, et autres semblables. Quels furent les attributs du comes sacrarum largitionum ? Aussi étendus que variés, ils changèrent quelque peu, suivant les temps, et finirent par embrasser, avec l'intendant des trésors impériaux, tout ce qui regardait les vêtements, la nourriture, etc. du prince On peut consulter à ce sujet les lettres de Cassiodore, et surtout la 7e du livre VI ; — Symmaque, Epist. X, 33 ; — Rutilius, Itin. : — Stace, Sylv. III, Carm. 3. Cum gestis decretalibus. — Provinciale decretum, dans la même lettre ; pagina decretalis, VII, 9. — Les ambassadeurs d'une province ou d'une cité ne devaient pas être entendus, s'ils n'étaient munis des décrets de la ville, de la province au nom de laquelle ils venaient réclamer. Cad. Theod., de legatis. Regem Gothorum. — Euric, roi des Visigoths de Toulouse, il fut le successeur de Théodoric II, dont il a été parlé dans la 2e lettre de ce livre. Graeco imperatore. — Anthemius, envoyé de la Grèce à Rome, par l'empereur Léon ; cela explique le sobriquet d'Arvandus et celui de Ricimer qui appelle le même empereur Galata, Grœculus. — Voyez Ennodius, in vita Epiphanii, p. 1659-1660 du tom. I des Œuvres du P. Sirmond. Britannos sUper ligerim sitos. — Voyez au livre III, lettre 9. Perimachiam. — Tous les ressorts secrets des accusateurs. Ce mot est formé de deux mots grecs, peri, autour, et maci, combat. Les députés des Gaules avaient contre Arvandus un double chef d'accusation : le crime de péculat, et celui de lèse-majesté. Ils ne manifestaient d'abord que le premier, réservant le second pour accabler ensuite Arvandus. Flammei. — Des hommes ardents, enflammés. Sidonius emploie le même mot dans une autre lettre : « Ut est natura vir Flammeus. » V, 17. Tribulosissimam. — Epist. IV, 3. Percurrere albatus. — Les accusés ne devaient pas se montrer en public vêtus de blanc. Valère Maxime dit, au sujet de Rutilius : « Nec obsoletam vestem induit, nec insignia senatoris deposuit, nec supplices ad genua judicum manus tetendit, nec dixit quidquam splendore praeteritorum annorum humilius. » VI, 4. —Voyez Plin. Epist. IV, 9 ; — Sueton. in Nerone, XLVII. Trapezitae. —Quand le Capitole cessa d'être un temple, on en fit la demeure des magistrats civils. On permettait aux bijoutiers, etc. d'étaler leurs marchandises sous les portiques. Vitruvii de Archit., V, 1. — Les libraires y apportaient aussi leurs livres. Tractatorium. — Le sénat, le lieu ou se débattaient, où se jugeaient les causes. « Concilii nomen tractum est romano more ; tempore enim quo causae agebantur, conveniebant omnes in unum, communique intentione tractabant. » Isid. Orig. VI, 16. — Ce mot tractare, est souvent employé en matière de droit dans les auteurs latins. — Voyez Pline, Epist. VIII, 14;—Lampride, in Alexandro Severo, XVI; —Cassiodore, Var. VIII, 12. De tractare, est venu tractatorium. Faute peut-être de bien comprendre le sens de ce mot, Baronius, dans ses Annales ecclésiastiques, ad ann. 468, écrit praatorium, et rejette en marge le mot de Sidonius. Paulo ante detonsus. — Contre l'usage des accusés, qui se laissaient croître les cheveux et la barbe. « Cum complures menses barba immissa, intonso capillo, lugubri vestitu vicatim flens una cum liberis circumiret. » Sisennae Hist. III. A decemviris. — C'est la version commune ; quelques savants ont pensé qu'il faut lire a quinqueviris. Quand un sénateur était accusé, on le faisait juger par le préfet de Rome, assisté de cinq membres du sénat, tirés au sort. — Voyez le Code Théodosien, XIII, de accusat. Cet usage était en vigueur du temps de Sidonius, comme on peut le voir dans Cassiodore, Var. IV, 22. Sub invidia sordidatorum. — Senecae Controvers. X, i. — Quintil. Declam. CCLXXXIII. — Plin. Epist. II, 11. Citati intromittuntur. — Symm. Epist. X, 36. Miser, nec misErabilis erat. — On lit dans Ovide, Ibis., v. 117: « Sisque miser semper, nec sis miserabilis ulli. » Dans Alcime Avite, Poemat. III, v. 95 : « Jamque miser factus, nondum miserabilis ille est. » Latomiis. — Latomiae, terme que les Latins avaient emprunté des Grecs, pour signifier un lieu où l'on coupait des pierres. Ce nom devint ensuite commun à toutes les grandes carrières d'où l'on en tirait. Ainsi, il n'est pas étonnant que les anciens aient donné le nom de Latomies à divers endroits de l'Italie, de la Sicile, de l'Afrique, etc. Les Latomies de Sicile étaient très fameuses. Ce lieu, appelé aujourd'hui le Tagliate, est une caverne ou carrière, que Denys, tyran de Syracuse, fit creuser dans un rocher près de cette ville, pour servir de prison aux criminels. Elle a environ un stade de longueur, et deux cents pieds de largeur. Ce tyran y retenait fort longtemps les prisonniers. Dans les âges de persécution, les Latomies furent souvent pleines de chrétiens, que l'on y envoyait pour leur faire souffrir de longs travaux, quand on eut éprouvé que la mort, loin de les épouvanter, faisait l'objet de leurs espérances. Insulam serpentis Epidauri. — L'île du Tibre. Tant de fables ont été débitées sur Esculape, qu'on a élevé des doutes sur son existence ; quoi qu'il en soit, ce personnage, regardé par les anciens comme le Dieu de la médecine, avait un temple à Epidaure ; les Romains lui en élevèrent un dans l'île du Tibre. « Aesculapius, inquitis, Epidauro bonis Deus valetudinibus praesidens, et Tiberina in insula constitutus. » Arnob. Advers. Gentes, VIT. Serpentis. — Le serpent est un symbole ordinaire du soleil ; il était aussi celui de la médecine et des Dieux qui présidaient à cette science, tels qu’Apollon, Esculape. Ex senatusconsulto Tiberiano. — Cette loi de Tibère n'admettait que dix jours entre la sentence et l'exécution ; ce fut Théodose qui ajouta les vingt autres. Tacit. Annal. III. — Dion. Hist. LVII. Gemonias. — Les Gémonies étaient chez les Romains à peu près ce que les fourches patibulaires ont été jadis en France. Elles furent ainsi nommées, ou de celui qui les construisit, ou de celui qui y fut exposé le premier, ou du verbe gemo, je gémis. Quelques auteurs disent scalae gemoniœ, ou gradus gemonii. C'était, selon Publius Victor, ou Sextus Rufus, un lieu élevé de plusieurs degrés, d'où l'on précipitait les criminels. D'autres écrivains les représentent comme un lieu où l'on exécutait et où l'on exposait les malfaiteurs. Les Gémonies étaient dans la dixième région de la ville, près du temple de Junon. C'est Camille qui, l'an de Rome 358, destina ce lieu à exposer les corps des criminels sous les yeux du peuple: ils étaient gardés par des soldats, de peur qu'on ne vint les enlever pour les inhumer ; lorsqu'ils tombaient en pourriture, on les traînait de là avec un croc dans le Tibre. On peut voir, à ce sujet, l’Hist. nat. de Pline. Il raconte qu'un chien n'abandonna jamais le corps de son maître pendu aux Gémonies. Tacite et Suétone parlent aussi en plusieurs endroits des Gémonies, qu'ils appellent scalae gemoniœ, ou gradus gemonii. Pline dit gradus gemitorii. LETTRE VIII.Fatigationum. — Ce mot est familier à Sidonius. Voyez Epist. III, 13 ; — IV, 10; — V, 17. D'autres auteurs l'ont employé dans le même sens, Sévère Sulpice, par exemple, Dial. I, 2 ; et Cassien, Collat. V, 31. Bibitor araricus. — Horace a dit : « Rhodani polor. » Od. II, 20. Nebulas meorum Lugdunensium. — Ce tableau de Lyon est encore aujourd'hui d'une vérité parfaite. « Nos maisons resserrées, agglomérées, et surtout excessivement hautes, empêchent la libre circulation de l'air, et forcent par conséquent les vapeurs plus ou moins épaisses de l'atmosphère, à séjourner dans les rues.[38] » Quelquefois, en été, Lyon présente un singulier coup d'œil ; depuis cette belle colline de Fourvières qui s'assied en reine sur la ville, vous apercevez la circonférence de la cité et la cité tout entière couverte de brouillards, tandis que, au dehors, l'horizon pur et dégagé se colore de l'azur le plus vif et le plus brillant que l'on puisse voir. Les brouillards du Rhône sont devenus, à Lyon, une chose proverbiale ; c'est là que le peuple aime à placer ses hypothèques ! L'histoire dépose néanmoins que les grands personnages de la ville de Rome préféraient nos frais bosquets au climat de l'Italie; il n'est point de coteau où l'on ne retrouve les mosaïques de leurs maisons de plaisance. CAesenatis. — Césène, ville de la Gaule Cispadane, c'est-à-dire en deçà du Pô par rapport aux Romains. Elle conserve encore son nom. Verna. — Sidon. Epist. IX, 15 et 16. Auribus padano cuLICe perfossis. — Sidon. Epist. I, 5; VII, 17. Martial nous apprend la même chose, Epigramm. III, 51. Meliusque ranae garriant Ravennates, Et Adrialicus dulcius culex cantet. Municipalium ranarum. — L'épithète est aussi juste que plaisante; Ravenne était une ville municipale. Foenerantur clerici, SYRI psallunt. — Les lois ecclésiastiques défendaient aux clercs le commerce et l'usure ; les Syriens étaient renommés pour leur avarice et leur ambition, « Syri avarissimi mortalium. » Hieron. Epist. — « Usque hodie autem permanet in Syris ingenitus negotiationis ardor, qui per totum mundum lucri cupiditate discurrunt, et tantam habent mercandi vesaniam, ut occupato nunc orbe romano, inter gladios et miserorum neces quaerant divitias, et paupertatem periculis fugiant. » Hieron., in Ezech. 27 ; — Salviani de Gubernatione Dei, IV. Negotiatores militant, milites negotiantur. — D'après le code, les commerçants ne pouvaient se mêler d'aucune milice, les soldats d'aucun négoce. « Etenim si is qui imperatori militat a susceptionibus litium, actu negotiorum forensium, venditione mercium probibetur humanis legibus, quanto magis qui fidei exercet militiam ab omni usu negotiationis abstinere debet ! » Ambros. de Officiis, I. Armis eunuchi, litteris foederati. — Une loi défendait aux eunuques de porter les armes : les fédérés dont parle Sidonius sont les barbares que l'on incorporait dans les années de l'empire ; peut-être s'agit-il ici des Goths spécialement. Innoxiis transalpinis. — Ennodius de Pavie dit à un Vénète, qui avait mal parlé des peuples de la Gaule: Despicis insontes, maculatae vernula terrae, Sed natos Rhodani nix probitatis habet. Carm. XXXV. Non grandis gloria datur, si deteriorum collatione clarescant. — La même pensée se trouve dans Sénèque, Epist. 79, 85 ; — dans Salvien ; — et dans Arnobe, Adversus Gentes, II. LETTRE IX.Cette lettre est la continuation de la cinquième; Sidonius achève le récit de ce qu'il fit à Rome. Praerogativa partis armatae. — Les anciens avaient en haute considération les dignités militaires. « Nullus ei (praef. praet.) miles de fori sui auctoritate praescribit, excepto officiali magistri militum : credo ut vel illis aliquid antiquitas cederet, qui videbantur pro republica bella tractare. » Cass. Var. V, 3. Les divisions que Sidonius établit ici, se retrouvent encore dans son panégyrique de Majorien : « Qui cum civilis dispenset partis habenas, Sustinet armatae curas. » v. 565. Dans Végèce : « Plures militiam sequebantur armatam : necdum enim civilis pars florentiorem adduxerat juventutem. » De re milit. I, 5. — Dans Paulin de Périgueux : ... Adduntur lecti proerres, quos regia juxta Culmina vicini splendor connectit honoris. Insignes trabeis, legum armorumque tenentes Arbitrium, vel jura fori, vel classica belli. De Vita B. Martini . III. Genii potius quam ingenii similitudo. — Genium correspond pour le sens à ces autres mots latins, vigor, potentia, opinio, honor, ou ordinatio. Basilius et Aviénus étaient égaux par l'assemblage de ces diverses qualités ; mais ils ne l'étaient point par leurs goûts, leurs penchants, ingenii dissimilitudo. Sidonius a dit ailleurs, Carm. X, v. 20 : « Qui non ingenio, fors placuit genio. » Cinctus, discinctus. —Sidon. Epist. I, 8; — V, 7; — Gregorii Turon., 1, 27 ; — Cassiod., Var. I, 4 ; — VI, 2 ; Psalm. 29 : « Cingulum significat quod ad judicis pertinet dignitatem, nam cincta potestas in ipso vocabulo noscitur constituta. Sic enim cinctum dicimus judicem, quando ejus fasces honoresque declaramus. » Opusculi. — Le panégyrique d'Anthémius que l'auteur envoyait à son ami avec une lettre. Puncta. — Suffrages. Sidonius emploie souvent ce mot dans le même sens, Epist. III, 14 ; — VIII, 6 ; — IX, 11 et 16 ; — Paneg. Anthem. ; — Paneg. Aviti. Laticlavi. — Le laticlave, latus clavus, tunica laticlava, était une tunique à large bordure de pourpre par-devant ; comme les sénateurs avaient le droit de porter le laticlave, on les appela d'un seul nom laticlavii. — Voyez l'Encyclopédie, au mot laticlave. Sane moneo praeque denuntio. — Claudii Mamerti De statu animœ, II, 10 : « Moneo praeque denuntio, etc.. » Heroicorum phaleras. — « Nam si mihi tribuitis Martini esse discipulum, illud etiam concedite, ut exempta illius mihi liceat sermonum phaleras et verborum ornamenta contemnere. » Severi Sulp. Dial. I ; —Ambros. in Lucam. EpiStaphitarum naenus,— Dans ses Notes sur les Lettres inédites de Marc-Aurèle et de Fronton, M. Cassan rapporte deux de ces Nénies, qui se chantaient aux funérailles. Tom. II, p. 356-358. Thrasoniano fine concludere. — Thraso est un soldat fanfaron, qui joue un rôle dans l'Eunuque de Térence. Plusieurs auteurs ont fait allusion à la fatuité de ce personnage, entre autres Paulin de Nota. Epist. VII. « Ego, dit-il, flatum Thrasonis ructantis effugio. » Et Jean de Sarisbéry, Policrat., VI, 3; — VIII, 1, 3, 15. PYrgopolynicis. C'est le principal personnage du Miles gloriosus de Dante ; ce nom, si heureusement forgé par le poète comique, vient de ces deux mots grecs porgoV, tour; pelu, beaucoup; nika, victoire. Omnium laudum convasatis acclamationibus. — Sidon. Epist. VII, 2. Vasa, dans Sénèque, De Beneficiis, I, 1, signifie biens, bagages ; vasa colligere, convasare, exprime donc l'action de rassembler ses bagages, comme fait le soldat qui bat en retraite, ou qui change de place. On voit aisément l'origine de la figure qu'emploie Sidonius. LETTRE X.Praefectum Annonae. — On peut voir dans Cassiodore quels étaient les attributs du préfet des vivres, Var. X, 18. —Symm. Epist. X, 48. Famem theatralis fragor insonet. — Dès que le malheur des temps ou l'imprévoyance du préfet des vivres laissait manquer le blé a Rome, il s'élevait de grands tumultes parmi le peuple. Symm. Epist. II, 6; — IV, 18 et 54; — VI, 19. — Cassiod. VI, 18. C'était surtout au cirque et au théâtre que les séditions éclataient. « Gravitate annonae juxta seditionem ventum, multaque et plures per dies in theatro licentius efflagitata. » Taciti Annal., VI, 12, édit. de Lemaire. On pourrait citer un grand nombre de pareils exemples ; la majesté impériale n'était pas plus respectée, dans ces circonstances, que l'autorité des préfets. Symm. Epist. X, 11 et 31. — Sueton. in Claudio imp. 18. — Oros. VII, 6. — Marcell. comes, in Chron. — Annn. Marcell. XXVI. — Zosimi V. Ostia Tiberina tetigisse. — Symm. Epist. IV, 59. — Prudent. Adversus Symmachum, II. Respice num libyci desistat ruris arator Frumentis onerare rateis, et ad ostia Tibria Mittere triticeos in pastum plebis acervos ? LETTRE XI.PublicassE periculosum. — La loi des Douze Tables punissait de mort quiconque blessait dans ses vers la réputation d'autrui. La Cité de Dieu de St. Augustin présente là-dessus deux beaux chapitres, le IXe et le XIIe du livre II : « Nostrae duodecim tabula:, est-il écrit dans le premier, non perpaucas res capite sanxissent, in his hanc quoque sanciendam putaverunt, si quis cruentavisset, sive carmen condidisset, quod infamiam faceret flagitiumve alteri. » — Et au second : « Romani probris et injuriis poetarum subjectam vitam (amamque habere noluerunt, capite etiam plectendum sancientes, tale carmen condere si quis auderet. » — Voyez aussi Arnobe, liv. IV : .....................................................Quin etiam lex Poenaque lata, malo quae nollet carmine quemquam Describi ; vertere modum, formidine fustis Ad bene dicendum delectandumque redacti. Horat., Epist. II. Ces vers d'Horace et d'autres témoignages des anciens nous apprennent que la peine du fouet attendait encore les auteurs satiriques. Capitolina. — « Recitavit et carmina in theatro, tanto universorum laetitia, ut supplicatio decreta sit, atque part carminum aureis litteris Jovi Capitolino dicata. » Sueton. in Nerone, 10. Qui genus, unde domo ? — Cet hémistiche est emprunté à Virgile, Eneid., lib. V. — On le retrouve dans Paulin de Nola, Natali S. Felicis V ; dans Alcime Avite, Poemat. IV, v. 90. ChrEmes. — Chrémès était le nom d'un des vieillards que la comédie représentait fort avare. Dans le Trésor de Ménandre, il y avait un Chrémès ; on en trouve un dans l’Andrienne de Térence. — Voyez Horace, Epod. I. Numerariorum. — Les numéraires étaient des officiers, des juges et des magistrats ; c'étaient les numéraires qui avaient soin de porter dans le trésor l'argent qu'on tirait des levées faites sur le peuple. Advocatorum, etc. —Lorsque les avocats, du moins les avocats de mérite, avaient passé dans l'exercice de leur charge le temps prescrit par la loi, ils parvenaient aux plus hautes dignités de l'état. De la vient que, dans une Novelle de Théodose (XXXIV), la charge d'avocat est appelée seminarium dignitatum. C'est peut-être aussi ce qui a fait dire à Ennodius de Pavie : « Non est bonis partubus infecunda Liguria ; nutrit foro germina quae libenter amplectatur et curia. Nota proximitate sociantur causidicus et senator ; his qui bene toga usi fuerint, reseratis susceptura sinibus palmata blanditur. Epist. V, 1. Sic praefectorius, sic senator. — Les préfets du prétoire étaient aussi sénateurs. « Praefectis praetorio, dit Lampride, senatoriam addidit dignitatem, ut viri clarissimi et essent et dicerentur : quod antea vel raro fuerat, vel omnino non fuerat. » In Alexandro Severo y vide Hist. Auq. script., tom. I, p. 911. Voyez encore Cassiodore, Var. VI, 12, 15 et 16 ; — Sidon. I, 7. Fugere post statuas, occuli post columnas. — Il y avait des colonnes et des statues dans les forum des différentes cités. — Voyez Vitruve, De Archit., V, 1 ; — Apulée, Asini aurei, III, 1. « Plerique columnis implexi, alii statuis dependuli, nonnulli per lacunaria et fenestras semiconspicui, miro tamen omnes studio vi-sendi, pericula salutit negligebant. » St. Basile fait allusion à cette manière de se cacher derrière les colonnes, quand il parle des créanciers dont les débiteurs évitent l'aspect, in Psalmum XIV. — St. Ambroise a dit, d'après ce Père : « Ille gressus delatoris siagnlos numerat, aucupatur deflexus ; iste continuo post columnas caput obumbrat. » Lib. de Tobia, VII. Solus curio meus. — L'auteur donne ici à Paeonius le nom d'un homme populaire et séditieux, qui était le parent et l'ennemi de César tout a la fois ; celui-ci trouva le secret de le gagner en lui faisant de magnifiques promesses. — Voyez Dion, Hist. Rom. XI, 59 et 60 ; — Sidon., Epist. IV, 3 ; — Petronii Satyr. CXXIV. Vespillonibus. — « Fossarii, qui mortuos sepeliunt. » Isid. Gloss. — Les étymologistes font venir ce nom de vesper, parce que c'est le soir, disent-ils, que se faisaient les convois. — Voyez Festus Pitiscus ; Adam, Antiq. Rom., tom. II, p. 305. Primus jacebat cornu sinistro. — Les Romains ayant négligé dans leurs tables l'usage de ce qu'ils appelaient triclinium, se servaient d'une table faite comme la lettre C, appelée sigma, de la lettre grecque du même nom, et qui avait la figure d'un fer à cheval, autour duquel était posé un lit plus ou moins grand, fait de même en demi-cercle, selon le diamètre de la table. Les places les plus honorables étaient celles qui se trouvaient aux deux extrémités du lit, cornua ; c'était par l'intervalle du demi-cercle que l'on servait les mets. Ce lit était fait ordinairement pour six ou sept convives : Septem sigma capit, dit Martial, IX, 48. Il avait, selon Vossius, la figure d'un arc commun, et non celle de l'arc des Scythes qu'Athénée dit avoir ressemblé à la lettre capitale S. Fulvius Ursinus, dans son Appendix au traité de Ciacconius de Triclinio, nous apprend que les anciens s'asseyaient sur des coussins autour de cette table, et qu'ils étaient dans l'attitude de nos tailleurs. Le P. Montfaucon, voulant nous retracer l'image d'un repas sous le Bas-Empire, se fonde principalement sur la lettre de notre auteur. « Severin, consul ordinaire, occupait, dit-il, la corne gauche du triclinion ou stibadion ; auprès de lui était Magnus, ex-préfet et ex-consul ; le suivant était Camillus, son neveu; le quatrième Paeonius, le cinquième Athénius, le sixième Gratianensis; le septième était Apollinaris Sidonius, qui se trouvait ainsi à la gauche de l'empereur Majorien, lequel occupait la corne droite du lit. » Ainsi, le convive placé le dernier, dans un plein sigma, se trouvait être le plus rapproché du prince ; et celui, au contraire, qui occupait la corne gauche en était le plus éloigné. On remarque une disposition tout-à-fait semblable dans le festin que l'empereur Maxime donna à St. Martin. A la corne droite du C était couché l'empereur Maxime, à la corne gauche le consul Evodius, et entre eux étaient placés les plus grands de la cour, au milieu desquels se trouvait un prêtre de la compagnie de St. Martin. Toutefois, St. Martin n'était pas couché comme les autres, mais assis à la droite de l'empereur. Paulin de Périgueux nous fait aussi la description du même festin. De Vita S. Martini, 114 : Hos inter medius, qua sigma flectitur orbe. Presbyter accubuit ; dextra laevaque potentum Ordo ducum, membris super aurea fulcra locatis Pressit subjectum pretiosi velleris ostrum. Ad dextram regis sancto venerabilis ore Cousedit senior. » Or, St. Martin n'eût pas pu s'asseoir à la droite de Maxime, si ce prince n'eût occupé la corne droite ; c'était donc la place du stibadium la plus distinguée. C'est ici le lieu de dire quelques mots de la Cène évangélique, célébrée aussi dans un stibadium, dit Chrysostome dans sa XXVIIe Homélie sur la première Epitre aux Corinthiens. Or, le Christ n'était point assis au milieu de ses disciples rangés à gauche et à droite, comme dans les tableaux de nos peintres, mais il occupait la corne droite, la même place que Sévère Sulpice et Sidonius assignaient tout à l'heure aux empereurs Maxime et Majorien. Après cela, on ne sera plus surpris que l'apôtre St. Jean qui était le dernier, à cause peut-être de son âge, se soit reposé sur le sein de Jésus-Christ, et que St. Pierre, qui était plus éloigné du Sauveur ait fait signe à St. Jean d'interroger Jésus-Christ sur l'homme qui devait le trahir. — Voyez les Notes de Sirmond sur Apollinaris Sidonius. Consul ordinarius. — Les consuls admis au premier jour de janvier donnaient leur nom à l'année, et avaient le titre d'ordinarii, ordinaires. Sous les empereurs et plus tard, quelques personnes obtenaient le titre de consuls, sans exercer aucune des fonctions attachées à cette charge ; ou les appelait consules honorarii. Adam, Ant. Rom., tom. I, p. 175. FratRes. — C'est un terme d'amitié dont les princes honoraient les personnes de distinction. Cachinnum. — L'auteur se sert d'un terme impropre, car le prince ne lit que sourire, subrisit, et cachinnus exprime ordinairement un ris excessif, accompagné d'un éclat de voix. Trebacissimus. — En grec tribakoV du verbe fouler, frayer, exercer, etc. ; homme retors, madré, et, comme disait tout à l'heure l'auteur : « litium temporumque varictatibus exercitatus. » Voyez aussi la Lettre 11 du livre IX. Cervice conversa. — Reflexa. « Nonne tibi videtur Christum cecidisse in collum Joannis, quando erat Joannes in sinu Jesu cervice recumbens reflexa ? » Ambrosius, in Lucam, XV. Comes Sidoni. — C'est encore un terme d'amitié, comme le Camille frater ; peut-être Sidonius était-il du nombre de ces comtes honoraires établis par Constantin. — Voyez la vie de ce prince par Eusèbe, livre IV. Retrorsum conversus, tanquam aquam manibus Poscerem. — Les anciens se lavaient les mains non seulement avant de se mettre à table, mais encore dans l'intervalle de chaque service, « Hem ! ait Lernutius, adeo remotus a more prisco, qui non ante mensam modo, sed in convivio meliore per singula fercula et missus lavabant ? » Juste Lipse, Saturnalium, II, 1. — L'auteur que je viens de citer rapporte ensuite ces deux passages d'Athénée : « Ayant ainsi pris assez de nourriture, nous nous lavâmes les mains. » On apporta un autre plat : « Nous en mangeâmes, poursuit Athénée, et donnâmes le reste aux esclaves : nous nous lavâmes les mains, et nous mîmes des couronnes. » Banquet des Savons, IV, i, 2, trad. de Lefebvre de Villebrune. — Juste Lipse cite encore Lampride, in Elagabalo, puis il fait dire à un de ses interlocuteurs : « Hoc quidem molestum more romano. Quomodo enim in lecto? et surgebantne? — Minime, sed advertebant a mensa. Sidonius bene adsignificat, cum apud Caesarem epularetur : Retrorsumque convenus… [1] Sidon, Epist. IX, 16. [2] Pernetti, Les Lyonnais dignes de mémoire, art. Constantius. Colonia, Hist. litt. de Lyon, t. I, p. 184. [3] Miracula sancti Germani, lib. I, apud Bolland. 31 juillet , p. 255. [4] De probatis sanctorum vitis, 31 jul., p. 358. [5] Acta Sanctorum 31 jul., p. 200. — Arnauld d'Andilly nous en a donné une mauvaise traduction ; voy. les Vies de plusieurs Saints illustres, p. 85. [6] Tillemont et les Bénédictins rejettent cette division comme arbitraire : ils se trompent, ce nous semble. Voy. les Bollandistes, au 31 juill. p. 201. [7] Lib. I, cap. viii, 33. [8] P. 22, éd. in 4° de 1742. [9] Tome II, p. 314. [10] Colonia, lieu cité. [11] Mémoires, tom. VIII, p. 546. [12] Hist. litt. de la France. t. II., p. 547. [13] Acta Sanctorum, 2 sept., p. 368. [14] Jul. Capitol., Vita Max. Sen. II, 22, 23. [15] Gratiarum Act. pro consulatu p. 535. édit. de Paris. 1730, in 4°. [16] Ibid., p. 536. [17] Orig. II, 2. [18] Epist., XVI. [19] Virgil. I. 10, v. 17 [20] Vols Hist. lat., II, i [21] I, 2 & II, 22. [22] « Si hic murmuras, et me venire causaris, Tolotam, ubi sedes, veniam; ibi, si vales resiste. » Jornand, LXXIII, édit. de Génève, 1690. [23] 456. [24] 462. [25] Ibid. [26] Le comte Gilles. [27] Biogr. univ., art. Théodoric. — Claude de Vic et Vaissette, Histoire générale du Languedoc, tom. I, p. i8q-65S [28] Dubos, Hist. critique de la monarchie française, p. 402-418 et 447-515. [29] Dubos, id., p. 403. [30] Hist. consul. de la ville de Lyon, p. 172. [31] Tome II, p. 288. [32] Claude de Vic et Vaissette, Hist. générale du Languedoc. [33] De verbarum significat. [34] Cassiodore, Variarum. [35] Eglogues, VII, v. 11-13. [36] Philip. VI. 5. [37] Perque imas serpit valles et gallica certus Limes ab Ausoniis disterminat arva colonis. Lucain donne au Rubicon la même épithète que Sidonius : Fonte cadit modico, parvisque impellitur undis Puniceus Rubicon, cum candida fervuit aestas. Pharsal., V, v. 213 [38] Clerjon, Hist. de Lyon.
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